Libye : le mémorandum de l’après-Kadhafi
Le journal britannique le Times s’est procuré un mémorandum prévoyant les structures de l’après-Kadhafi, rédigé par le Conseil national de transition (CNT) libyen. Si le dictateur venait à tomber, les infrastructures resteraient pour la plupart identiques, afin d’éviter le chaos.
Quelque 70 pages ont été rédigées par la rébellion libyenne, afin d’organiser « l’après-Kadhafi ». La majeure partie des infrastructures du régime devraient être conservées en cas de chute du dictateur libyen indique le mémorandum, dont des extraits ont été révélés lundi par le quotidien britannique le Times.
L’objectif du Conseil national de transition (CNT), à l’origine de ce document : éviter, si Mouammar Kadhafi était renversé, un marasme comparable à celui de l’Irak, lors de la chute du dictateur Saddam Hussein.
Les insurgés, s’ils reconnaissent qu’ils auront du mal à renverser le dirigeant libyen au pouvoir depuis 42 ans, comptent sur les divisions internes au régime pour provoquer le départ de Mouammar Kadhafi. Une fois le pouvoir vaquant, 70% des hauts responsables du pouvoir actuel rejoindront les rangs du nouveau gouvernement selon les estimations du CNT, qui affirme que, à l’heure actuelle, 800 responsables du régime de Mouammar Kadhafi ont déjà fait défection et se sont ralliés aux rebelles. Ces personnes pourraient constituer le noyau dur de la future administration libyenne, est-il inscrit dans le mémorandum.
« Une première ébauche »
Pour garantir la sécurité de la capitale, les insurgés comptent déployer une « force opérationnelle à Tripoli » de 10 000 à 15 000 hommes. Ils seront également chargés de capturer les partisans de Mouammar Kadhafi. Environ 5000 policiers seront par ailleurs recrutés pour assurer la sécurité du gouvernement provisoire, selon le projet.
Autre précision apportée par le document : les télécommunications, les transports et le secteur énergétique devraient être assurés immédiatement après la prise de pouvoir par les rebelles.
Le CNT a confirmé l’authenticité du mémorandum, mais a prié le Times, à l’origine de ces révélations, de ne pas divulguer certaines informations comprises dans le document, au risque de compromettre les opérations en cours. « Ce que vous avez obtenu, c’est une première ébauche. On travaille maintenant à quelque chose de plus important », a déclaré Aref Ali Nayed, le responsable de la cellule de planification pour la « force opérationnelle » au journal britannique, ajoutant qu’il était essentiel que le public « sache qu’il existe un projet ».
(avec AFP)
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