Débat : quelle place pour le ramadan en plein printemps arabe ?
Le mois de carême a débuté dans un contexte inédit. Guerre en Libye, révolte en Syrie, révolutions en cours en Tunisie, en Égypte… Le ramadan est-il compatible avec la lutte contre les injustices ? Débattez avec nous de la place du mois sacré dans le printemps arabe.
Purification spirituelle, prière, charité, entraide… Le mois du ramadan consacre traditionnellement les valeurs du don, du partage et de la solidarité. L’activité physique ralentit pour laisser la place à une spiritualité tournée vers l’autocritique et le recueillement. En théorie. Car, en ces temps révolutionnaires, le monde musulman semble bien loin de pouvoir se permettre un repli sur soi.
Ainsi, en Syrie, les manifestations contre le régime de Bachar el-Assad se poursuivent, aussitôt réprimées par l’armée, faisant des dizaines de morts chaque jour. En Libye, la coalition internationale et le Conseil national de transition (CNT) entrent dans leur cinquième mois de guerre. Et tous de clamer que le ramadan peut être propice au « djihad » dans son sens premier, celui de l’effort et de la lutte contre les excès et – par extension – contre l’oppression. Finalement, le mois de ramadan serait-il le mois idéal pour la contestation ?
Votre avis nous intéresse !
Le ramadan peut-il devenir l’apogée de la contestation ou doit-il constituer une trêve, une nécessaire bouffée d’oxygène dans une actualité sans précédent ? Vous pouvez débattre de cette question dans les commentaires de cet article (ci-dessous) ou sur notre page Facebook. Les réactions les mieux argumentées feront l’objet d’un article ultérieur.
Débat théologique et conséquences politiques
« Mener la guerre durant ce mois est un grand péché. Mais plus grave encore est le fait de se détourner de la voie d’Allah », indique le Coran qui autorise donc a priori la poursuite des luttes, armées ou non. Se pose alors la question du jeûne. Les combattants et les manifestants doivent-ils le supporter ? Et, si non, doivent-ils l’abandonner au nom d’un intérêt supérieur, celui de l’Islam ou de la justice ?
La question a tout du débat théologique. Mais pas seulement. Car, en cette période de révoltes, on ne peut écarter les conséquences politiques de la décision des croyants. Poursuivre le combat ou cesser ? Manifester ou mettre la lutte en suspens ? Si le débat fait rage, c’est avant tout parce que l’issue du printemps arabe en dépend.
D’abord en Tunisie et en Égypte où l’on se bat pour récolter les fruits de la révolution. Ensuite, en Libye, où la guerre s’enlise et où Kadhafi continue de s’accrocher au pouvoir. Enfin, en Syrie, où les manifestants jouent depuis mars, outre leur survie, la création d’un État libre et démocratique.
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