Libye : Mouammar Kadhafi allié aux islamistes, selon Seif el-Islam
Le régime du colonel Kadhafi aurait négocié et conclu une alliance avec les islamistes. C’est ce qu’à annoncé le fils du « Guide », Seif el-Islam, dans une interview accordée au New York Times.
« La Libye va ressembler à l’Arabie Saoudite, à l’Iran. Et alors ? », provoque Seif el-Islam, le fils du colonel Kadhafi, dans une interview parue ce jeudi 4 août dans l’édition en ligne du New York Times.
La déclaration est choc : la famille Kadhafi aurait scellé une alliance avec les islamistes du pays, afin de mater de manière définitive la rébellion, qui lutte de son côté pour le départ du « Guide ». Pour le fils Kadhafi, le sort des insurgés est déjà réglé : ils « vont tous s’enfuir ou être tués (…) Nous y veillerons », a-t-il asséné.
Une nouvelle contradiction, pour celui qui, tout comme son père, clamait que le régime était le seul rempart face à la menace des extrémistes regroupés dans l’opposition. Comme pour appuyer ses propos, celui qu’on a coutume de voir arborer le costume-cravate à l’occidental, était, lors de son interview avec le journal américain, drapé dans un habit traditionnel, barbe broussailleuse et chapelet en sus.
Seif el-Islam aurait déjà mené des négociations avec Ali Sallabi, l’un des chefs islamistes de l’est du pays, actuellement aux mains des rebelles. Des conversations confirmées par l’intéressé, qui n’a, pour sa part, pas confirmé l’alliance entre les islamistes et le colonel Kadhafi. Les rebelles comptent dans leurs rangs certains islamistes, mais n’ont, selon leurs dires, qu’une volonté commune, au-delà d’opinions politiques divergentes : chasser Mouammar Kadhafi du pouvoir et mettre en place un système démocratique.
"Vous devez accepter les terroristes"
Les insurgés paraissaient jusqu’à présent unis, mais depuis la mort dans des circonstances mystérieuses du général Younes, le commandant militaire du Conseil national de transition (CNT), de plus en plus de dissensions se font sentir.
Seif el-Islam en profite donc pour semer encore d’avantage la discorde, prétendant que les islamistes sont « les véritables forces sur le terrain », un fait que les pays occidentaux devraient prendre en compte. « Je sais que ce sont des terroristes. Ils sont sanguinaires. Ils ne sont pas bons. Mais vous devez les accepter », a-t-il lancé en leur direction.
(Avec AFP)
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