Côte d’Ivoire : Don Mello sort du silence pour dire ses « vérités »

L’ancien cacique du régime de Laurent Gbagbo, ingénieur émerite et militant de la première heure du FPI, Ahoua Don Mello, a diffusé un document qui entend démontrer que l’élection de Alassane Ouattara est frauduleuse. Une démonstration sans preuves qui ne convaincra que ceux qui le sont déjà…

Ahoua Don Mello, ancien ministre de l’Équipement du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo. © D.R.

Ahoua Don Mello, ancien ministre de l’Équipement du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo. © D.R.

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Publié le 4 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Silencieux depuis la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier, Ahoua Don Mello, le porte-parole de l’ex- gouvernement Aké N’Gbo (Premier ministre de Gbagbo de décembre 2010 à avril 2011), tente un retour sur la scène médiatique. Dans un document de six pages, qui serait selon lui le résultat d’un travail d’investigation de « deux mois, à raison de 15 heures par jour » sur les 19 041 procès verbaux (PV) issus de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, il tente de démontrer que Laurent Gbagbo est le véritable vainqueur de l’élection et qu’Alassane Ouattara a usé de fraudes.

« Ma part de vérité », tel est le titre du document distribué mercredi aux médias par l’intermédiaire de Toussaint Alain, ancien conseiller en communication de Laurent Gbagbo. L’ex-ministre de l’Équipement et de l’Assainissement de Côte d’Ivoire, sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la justice ivoirienne pour de multiples crimes économiques et qui serait actuellement en fuite en France, n’en démord pas. Selon lui, Gbagbo est le vrai président de Côte d’Ivoire… Extraits.

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« Les cas de fraude les plus significatifs sont repartis comme suit. Nombre de PV (procès verbaux, NDLR) fictifs : 2 090. Nombre de PV sans sticker : 1 320. Nombre de PV avec un nombre de votants non inscrits supérieur à 18 : 97. Nombre de PV dont le nombre de suffrages exprimés est supérieur au nombre de votants : 66. PV dont la somme des suffrages exprimés par les deux candidats est supérieur au suffrage exprimé : 31.

Soit au total 3 604 PV hormis les fraudes mineures. Les 3 604 PV représentent 1 069 285 voix (…) Le résultat obtenu en ne retenant que les procès verbaux valides au stade actuel des moyens d’investigation (absence de listes d’émargement, d’urnes contenant les bulletins de votes) est le suivant. Nombre de suffrages exprimés : 4 065 262 soit un taux de participation de 71% correspond à peu près au chiffre annoncé par la CEI (Commission électorale indépendante, structure chargée de l’organisation des élections, NDLR) à la fermeture des bureaux de vote ; chiffres basés sur les listes d’émargement qui sont loin des 81% obtenus sur la base des PV. Gbagbo Laurent : 2 132 229, soit 52,45%. Ouattara Alassane : 1 933 033, soit 47,55%. Au vu des documents, la principale source de fraude provient  des commissaires de la CEI responsables des zones sous contrôle de la rébellion et des présidents des commissions locales qui ont pu faire disparaître 1032 procès verbaux sans aucune explication officielle ».

Ex-directeur du BNETD

Le porte-parole du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, qui exige la libération de son mentor et de « tous les prisonniers politiques », a été directeur général du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) dont l’une des structures, le SILS, était justement partie prenante dans le processus de comptage des voix.

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Contestée par l’ex-opposition pour son accointance avec Gbagbo, le SILS n’a pourtant pas mis en cause les résultats proclamés par la CEI et certifiés par l’Organisation des Nations-unies en Côte d’Ivoire (Onuci).

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