Washington, Genève, Hong Kong… Tous espionnés par Pékin ?
Un immense réseau d’espionnage numérique vient d’être découvert. Il infiltrait plus de 70 organisations nationales et internationales. Parmi eux, le département de l’Energie américain, le secrétariat général des Nations Unies mais également Taïwan et le Comité International Olympique. Alors qui se cache derrière ce big brother ? Les regards se tournent vers Pékin.
Plus de 70 organismes touchés. Les Nations Unies, une douzaine de groupes américains de la Défense, le Département américain à l’Energie, le Comité International olympique (CIO), le gouvernement taïwanais, des bureaux de l’Associated Press… La liste est impressionnante : 72 organisations dont pas moins de 49 situées aux États-Unis.
Et le réseau n’est pas un coup de main éphémère. La manoeuvre durait depuis de nombreux mois, voire, selon les cas, de nombreuses années, estime le rapport de la société de sécurité numérique McAfee. Dans le cas des Nations Unies, les pirates se sont introduits sur le réseau du Secrétariat de l’ONU à Genève dès 2008. Pour n’être repérés que deux années plus tard.
« Cela se passe comme ça avec la Chine »
« Même nous, nous avons été surpris par la gigantesque diversité des organisations visées et pris de court par l’audace des auteurs », a avoué Dmitri Alperovitch, vice-président de McAfee pour les recherches sur la menace informatique, précisant que des centaines de serveurs avaient été piratés par le même responsable, dont il a été, selon lui, impossible de retrouver la trace.
Néanmoins, certains experts sont moins prudents et émettent des avis plus tranchés. Ainsi, la présence du CIO et de Taïwan dans la liste des piratés suggèrent selon eux la Chine comme coupable le plus crédible. « Ce n’est pas la première fois. Cela se passe comme ça avec la Chine depuis 1 998 au moins, » explique James Lewis, expert en cybersécurité, dans le Washington Post.
En mars 2009, un rapport canadien rapportaient déjà des suspicions d’espionnage de la communauté tibétaine via des attaques chinoises de certains bureaux de l’Associated Press en Grande Bretagne et à Hong-Kong. Cependant, la plupart des données volées, dont le sort n’a pu être déterminé, semblent être liées au système de défense américain et à leur communication par satellite.
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