Niger : Issoufou confirme l’arrestation de dix personnes pour tentative de putsch
Dans un message radio-télévisé, le président du Niger Mahamadou Issoufou a officiellement confirmé qu’une tentative de putsch avait été déjouée. Dix militaires ont été mis aux arrêts alors qu’une autre personne – un civil selon nos informations -, est en fuite.
La précision vient du président nigérien lui-même. Dans un message radio-télévisé à l’occasion du 51e anniversaire de l’indépendance du Niger, mardi soir à Niamey, Mahamadou Issoufou a annoncé que « dix de ceux qui avaient décidé de porter atteinte à la sécurité de l’État à travers les événements programmés dans la nuit du 12 au 13 juillet 2011, sont aux arrêts disciplinaires et l’un d’entre eux est en fuite ».
Pour la première fois, la tentative de putsch est donc officiellement confirmée. « L’enquête se poursuit avec l’espoir de remonter aux commanditaires. La loi sera appliquée dans toute sa rigueur à tous ceux qui, sans raison objective, ont cru devoir remettre en cause le choix opéré par le peuple nigérien souverain il y a moins de quatre mois », a martelé Issoufou.
Le syndrome guinéen
Quel aurait été le mobile des comploteurs ? Selon toute vraisemblance, la corruption serait, comme en Guinée, une de leurs motivations majeures. « Ces événements interviennent à un moment où le gouvernement a décidé de mener une action rigoureuse contre le détournement des deniers publics à travers le paiement de fausses factures », a expliqué le chef de l’État. Selon le gouvernement, une série de dossiers de détournements présumés ont été transmis récemment au tribunal militaire.
Identité des comploteurs
L’identité des personnes arrêtées n’a pas été dévoilée de source officielle. Selon l’AFP, qui cite la famille de l’intéressé, le lieutenant Ousmane Awal Hambaly, fait partie des personnes mises aux arrêts. Il avait été relevé de son poste à la garde présidentielle en juillet. Selon nos informations, la personne en fuite serait un civil, Gado Djibrilla. Ce salarié à la Coopération belge aurait été surpris en possession de documents relatifs à la mise en place d’un « Conseil nationale pour la restauration de la démocratie populaire ».
Parmi les suspects en uniforme, une source bien informée consultée par Jeune Afrique nomme le sous lieutenant Aouali Hambali, chef de peloton de la Garde présidentielle, et le capitaine Issa Amadou Kountché, ex-responsable de la sécurité du général Salou Djibo, chef de la transition militaire. À Niamey, on souligne que l’hypothèse la plus probable est que ces militaires aient voulu dissimuler des malversations commises pendant qu’ils étaient aux affaires. Si c’est le cas, ils ont considérablement aggravé leur cas…
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