Printemps arabe : le ramadan, un tremplin pour la contestation ?

L’histoire l’a déjà montré,  le ramadan pourrait être décisif quant aux révolutions en cours dans le monde arabe. Explications.

Des rebelles libyens prient, le 10 juin 2011 à Benghazi. © AFP

Des rebelles libyens prient, le 10 juin 2011 à Benghazi. © AFP

Publié le 1 août 2011 Lecture : 2 minutes.

2011, un ramadan sous le signe de la révolution
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2011, un ramadan sous le signe de la révolution

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« Dans l’histoire musulmane, le ramadan a souvent été le mois des révoltes et des victoires », analyse Abdallah al-Amadi, le directeur du site Islamonline. « Je pense que les jeunes du printemps arabe vont s’inspirer de cela pour achever leurs combats contre l’injustice et la tyrannie », poursuit-il.

Les révolutions arabes ne connaîtraient donc pas d’accalmie pendant le mois sacré de jeûne selon lui. L’ampleur des contestations pourrait même s’accroître, notamment pendant les dix dernières journées du ramadan, considérées comme les plus sacrées. En effet, le mois de Ramadan est perçu par certains musulmans comme celui du sacrifice et de l’effort, ce qui pourrait pousser de jeunes partisans du printemps arabe à amplifier leur lutte pour la liberté.

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Également, les rendez-vous fréquents à la mosquée en font un lieu de rencontre et de discussion, et donc un potentiel épicentre de la contestation. C’est notamment ce que craint le pouvoir syrien. Dans ce pays, les manifestations se tiennent d’ordinaire à la sortie des mosquées après la prière, tout particulièrement celle du vendredi.

Pendant le ramadan, les rendez-vous nocturnes dans les quelque 10 000 lieux de prière musulmans de Syrie sont donc l’occasion de rassembler nombre de manifestants. De quoi se réjouir pour les Comités de coordination de la Révolution syrienne. « Le régime est effrayé par le ramadan et les prières (nocturnes) de Tarawih », est-il inscrit sur la page Facebook de « Syrian revolution 2011 ».

Manger pour combattre

Du côté libyen, les rebelles ne comptent pas déposer les armes durant ce mois d’août. Et sont même prêts à rompre le jeûne afin de mener à bien leur combat. « Si c’est la guerre et qu’on est fatigué, on mangera. Si on reste en position défensive, on jeûnera. Dieu est avec nous », raconte Hatem Aljadi un jeune soldat de 24 ans, combattant du front de Goualich, au sud de Tripoli.

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Pour des jeunes yéménites, le mois de Ramadan sera aussi l’occasion de relancer la contestation, entamée au mois de janvier mais qui s’essouffle peu à peu. « Ce mois sera celui du changement, d’autant plus qu’Ali Abdallah Saleh n’est plus au Yémen », affirme un de leurs porte-parole, Walid al-Omari.

Pour les gouvernements, éviter les débordements en ces temps de ramadan passe surtout par le contrôle des prix des produits de base. En Égypte, le système des subventions va être maintenu, afin d’enrayer une possible augmentation des denrées alimentaires telles que le pain.

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Même chose pour l’Arabie Saoudite, pays dans lequel la contestation est quasi-inexistante. Le ministère du Commerce a pourtant forcé les producteurs de lait à abandonner leur idée d’augmenter leurs prix. Le gouvernement financera pour moitié l’orge importé afin de pallier l’augmentation des prix de la viande, tandis que, de leur côté, les Émirats arabes unis offriront à chaque foyer du riz à moitié prix.

(Avec AFP)

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