L’Érythrée à l’origine d’un projet d’attentat contre l’Union africaine ?

Un rapport publié par les Nations unies accuse l’Érythrée d’avoir préparé une attaque à la voiture piégée à Addis-Abeba lors du sommet de l’Union africaine de janvier 2011.

L’Érythrée aurait planifié un attentat contre l’Union africaine, selon les Nations unies. © AFP

L’Érythrée aurait planifié un attentat contre l’Union africaine, selon les Nations unies. © AFP

Publié le 29 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Le rapport récemment dévoilé par le groupe de contrôle sur la Somalie et l’Érythrée de l’Organisation des Nations unies (ONU) indique que les services secrets de ces deux pays sont très actifs en Ouganda, au Soudan du Sud, au Kenya et en Somalie.

Mais le rapport révèle surtout l’existence d’un complot visant à organiser plusieurs actes terroristes dans la capitale éthiopienne lors du sommet de l’Union africaine (UA) de janvier 2011.

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Lancer une voiture piégée sur le siège de l’UA au moment de l’arrivée des chefs d’État africains, faire exploser le plus grand marché d’Afrique « pour tuer un maximum de personnes » et attaquer le secteur situé entre les bureaux du Premier ministre et l’hôtel Sheraton, où résident la plupart des dirigeants lors des sommets de l’UA : telles étaient les différentes étapes du plan préparé par les autorités érythréennes, explique le rapport.

Un projet dévoilé par les services éthiopiens

L’objectif premier n’était pas tuer des dirigeants africains, mais plutôt de prouver à ces derniers que l’Éthiopie n’est pas un pays sûr.

« De la sorte, certaines personnes allaient commencer à croire tout ce que l’Érythrée dit sur l’Éthiopie. Certains pays arabes auraient été amené à partager les opinions du pays », explique Omar Idriss Mohamed, leader de l’opération qui devait avoir lieu en janvier 2011 lors d’un sommet de l’Union africaine.

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Ce sont les services secrets éthiopiens qui ont découvert le projet érythréen. D’après le rapport, la quasi-totalité des suspects ont été formés et dirigés par des officiers érythréens, notamment le général Te’ame, qui a affirmé vouloir « transformer Addis-Abeba en Bagdad », ainsi que le colonel Gomachew, qui a pris contact avec Omar Idriss Mohamed. L’un des suspects aurait des liens avec le Front de libération Oromo (FLO), un groupe rebelle éthiopien.

« Même s’il s’agit d’une opération du FLO, elle a été conçue, préparée et financée par la direction des opérations externes du gouvernement érythréen », précise le rapport.

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Des allégations "ridicules et absurdes" pour l’ambassadeur érythréen

L’ambassadeur de l’Érythrée auprès des Nations unies, Araya Desta, a réagi en déclarant que les allégations du rapport sont « ridicules et absurdes », avant de préciser que son pays « n’avait jamais, jamais, participé à des actes terroristes. Il n’y a aucune raison qui pourrait nous pousser à envoyer des gens faire exploser l’Union africaine ».

Les rapports entre l’Éthiopie et son voisin érythréen sont très tendus, notamment à cause de différents concernant leur frontière commune. Addis-Abeba accuse régulièrement Asmara de financer des groupes rebelles éthiopiens. Le Premier ministre éthiopien, Mélès Zenawi, a par ailleurs fait savoir en avril qu’il était prêt à financer les guérilleros érythréens qui tentent de renverser le président Issayas Afewerki.

Les officiers érythréens présentés comme « chargés de la préparation et de la direction de [l’]opération » visant Addis-Abeba sont également accusés d’avoir pris part à d’autres opérations du même ordre à « Djibouti, au Kenya, en Ouganda, en Somalie et au Soudan ». L’Érythrée serait donc une menace très importante pour la région entière, explique le rapport.

Les Nations unies ont ainsi exigé le gel des avoirs et l’interdiction de voyager de plusieurs leaders militaires et politiques érythréens, accusés de violer l’embargo sur les armes imposé à la Somalie.

(Avec agences)

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