Guinée : la France rappelle Alpha Condé à l’ordre

Paris a adressé jeudi un sévère rappel à l’ordre au président guinéen Alpha Condé en lui demandant de ne pas entraver la liberté de la presse et d’organiser rapidement des élections législatives, après l’attaque sur sa résidence, mardi 19 juillet.

Le président guinéen, Alpha Condé, le 23 mars 2011 à l’Élysée, à Paris. © AFP

Le président guinéen, Alpha Condé, le 23 mars 2011 à l’Élysée, à Paris. © AFP

Publié le 28 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

« La France réprouve l’interdiction faite à tout média national d’évoquer l’attentat contre le chef de l’État ou d’organiser des émissions interactives à caractère politique », a annoncé jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

Une déclaration qui sonne comme un sévère rappel à l’ordre à l’intention du président guinéen Alpha Condé, l’ancien opposant historique élu démocratiquement fin 2010 et dont la résidence a été visée par une attaque dans la nuit de lundi 18 au mardi 19 juillet.

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Suite à cette attaque, le Conseil national de la Communication (CNC) a ordonné mercredi « la suspension temporaire de toute émission ou de tout article relatif à l’attentat contre la vie du chef de l’État, ainsi que [de] toute émission interactive à caractère politique en français et dans toutes les langues nationales sur toute l’étendue du territoire ».

« Cette interdiction constitue une atteinte grave à la liberté d’expression et nous demandons au président Condé de reconsidérer cette décision en sa qualité de garant des libertés en Guinée », a insisté Bernard Valéro. « L’attentat contre le président Condé ne doit pas justifier des restrictions aux libertés fondamentales », a-t-il affirmé.

Appel à l’organisation de législatives "dans les meilleurs délais"

Après l’attaque, la France avait exprimé son soutien au président guinéen, mais avait laissé poindre son inquiétude quant au retard pris dans l’organisation d’élections législatives, qui risque d’entraîner une détérioration du climat politique.

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« Comme le président Condé s’y est lui-même engagé, l’organisation dans les meilleurs délais d’élections législatives libres, transparentes et apaisées doit figurer parmi les priorités des autorités guinéennes au même titre que la réconciliation et le dialogue entre les communautés », a répété jeudi Bernard Valero.

De son côté, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a publié jeudi un rapport dans lequel elle recommande au chef de l’État guinéen « d’affirmer publiquement son attachement à la liberté de la presse et au respect du pluralisme des médias ».

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Elle déplore que trois lois favorables à la liberté de la presse « ne soient toujours pas appliquées », et juge que le bilan en la matière du Niger, qui est également sorti récemment d’une période de transition conduite par les militaires, « est beaucoup plus positif ».

(Avec AFP)

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