Alger en alerte face à la menace Aqmi
Le dispositif de protection de la capitale a été renforcé depuis une dizaine de jours afin de faire face à la menace terroriste. Confrontées à une recrudescence des attaques dans l’est du pays, les autorités prennent très au sérieux le risque d’attentats-suicides.
Quatre-vingts kilomètres en cinq heures. C’est le lot quotidien des automobilistes qui rallient Alger depuis l’est du pays et la Kabylie. Le trafic s’arrête net à la sortie Ouest de la ville de Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira. Une fois arrivés dans les gorges de Palestro, les usagers doivent prendre leur mal en patience pour passer les sept points de contrôle qui les séparent de la capitale. Et en ces temps de canicule, le trajet s’avère particulièrement éprouvant. Il faut dire que cette route traverse le territoire des principales phalanges d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Palestro, Amal, Bordj Menaïel, les Issers, Boumerdès, Thénia, Boudouaou… Autant de lieux où le risque terroriste est réel.
Mais le niveau de vigilance a subitement augmenté depuis le double attentat-suicide qui a ciblé, samedi 16 juillet, le commissariat de Bordj Menaïel. Les deux attaques, l’une avec un véhicule bourré d’explosifs et la seconde à l’aide d’une moto, ont fait deux morts et une quinzaine de blessés.
Trois aspirants kamikazes tués
Katibat el-Arkam, la phalange d’Aqmi qui a signé ces attentats, semble avoir opté pour un retour aux opérations suicides. Une impression confirmée, lundi dernier, par l’élimination, à Thénia (65 km à l’est d’Alger), de trois terroristes à bord d’un véhicule chargé d’explosifs. Selon des informations publiées par la presse mercredi et confirmées mercredi soir par la télévision officielle, il s’agissait de kamikazes qui s’apprêtaient à commettre un attentat à Alger. C’est grâce à une information précise fournie par un membre de la famille d’un des terroristes que le groupe pu être neutralisé.
Aujourd’hui, le dispositif de protection de la capitale repose sur trois piliers : la vigilance, le renseignement et le Fennec, la version algérienne du Sniffex. Ce petit appareil gris, semblable à un poste de radio avec sa longue antenne, sert à détecter les matières explosives. Depuis 2007, année des premiers attentats-suicides, tous les barrages de police et de gendarmerie en sont dotés.
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