Sans succès, les rebelles libyens ont offert à Kadhafi de passer la main

Les rebelles libyens ont proposé à Mouammar Kadhafi de quitter le pouvoir tout en restant dans son pays, une offre à laquelle le colonel n’a pas daigné répondre.

Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition. © AFP

Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition. © AFP

Publié le 28 juillet 2011 Lecture : 3 minutes.

« Nous avons fait une proposition. Le délai est passé. La proposition n’est plus valable » a expliqué mercredi le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil.

Le CNT avait remis à l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la Libye, Abdel-Elah al-Khatib, « une offre très précise, bien intentionnée, prévoyant que Kadhafi pouvait rester dans son pays sous trois conditions » a développé Abdeljalil au cours d’une conférence de presse.

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D’après cette offre, Mouammar Kadhafi devait abandonner le pouvoir et renoncer à toutes ses responsabilités. Son lieu de résidence aurait été « le choix du peuple libyen » et il aurait été placé sous « surveillance étroite ».

Mais le Premier ministre libyen, Baghdadi al-Mahmoudi, est demeuré inflexible à l’issue de sa rencontre avec l’émissaire de l’ONU, répétant qu’un départ du pouvoir du dirigeant n’était « pas un sujet de discussion ».

Le « Guide » libyen a lui-même pris la parole à la télévision officielle mercredi soir, affirmant : « Nous n’avons pas peur. Nous les défions. Nous paierons le prix avec nos vies, nos femmes, nos enfants. Nous sommes prêts au sacrifice pour défaire l’ennemi. »

"Loin d’un accord sur une solution politique"

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« Il apparait clairement sur la base des discussions à Tripoli et Benghazi […] que les deux camps restent loin d’un accord sur une solution politique », a souligné l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye à l’issue de ses discussions en début de semaine avec des représentants du CNT et le Premier ministre libyen.

De son côté, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a affirmé que la Libye devait exécuter le mandat d’arrêt délivré contre Kadhafi.

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Sur le plan diplomatique, les rebelles ont reçu le soutien clair de la Grande-Bretagne qui a reconnu le CNT comme le seul « gouvernement légitime » de Libye et l’a invité à s’installer à l’ambassade libyenne à Londres après expulsion des diplomates pro-Kadhafi. Une reconnaissance qualifiée d’« illégale » et d’« irresponsable » par le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaaim.

La Grande-Bretagne qui participe activement aux opérations contre les forces pro-Kadhafi en Libye depuis la mi-mars, a pris la décision de mettre fin au gel des actifs pétroliers libyens bloqués dans le cadre d’une résolution de l’ONU. D’une valeur de 102 millions d’euros, ils seront transférés au CNT.

"Cibles légitimes"

Mais sur le terrain, l’Otan maintient une forte pression sur les forces loyalistes, en multipliant ses raids aériens. L’Alliance atlantique a prévenu les forces du colonel Kadhafi que tout site civil qu’elles occuperaient deviendrait immédiatement une « cible militaire légitime ».

Cet avertissement intervient après une visite de presse organisée par le régime dans la ville de Zliten, à 150 km à l’est de la capitale, où plusieurs bâtiments civils supposément détruits par l’Otan avaient été montrés aux journalistes. Les partisans du colonel avaient également affirmé que sept personnes avaient péri dans ces frappes.

Une plainte pour « crime de guerre » déposée début juin en Belgique contre l’Otan par Aïcha Kadhafi, fille du dirigeant libyen, a été classée sans suite mercredi, la justice belge s’estimant incompétente, a annoncé mercredi le parquet fédéral belge.

La justice belge devait être saisie le même jour d’une nouvelle plainte contre l’Otan, cette fois devant un tribunal civil. Un Libyen, Khaled Hemidi, accuse en effet l’Alliance atlantique d’avoir tué le 20 juin son épouse et ses trois enfants lors d’un bombardement qui aurait visé son père, proche du régime de Tripoli.

(Avec AFP)

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