Sénégal : vers un report de la clôture des listes électorales ?
À sept mois de la présidentielle sénégalaise, le nouveau ministre chargé des Élections, Cheikh Guèye, a promis d’assurer « une gestion transparente, inclusive » du processus et de privilégier le dialogue. Il entend aussi plaider pour la prolongation du délai d’inscription sur les listes électorales.
« Les Sénégalais peuvent s’attendre à une prorogation des inscriptions sur les listes électorales pour la présidentielle de 2012. » C’est ce qu’a assuré Cheikh Guèye, le nouveau ministre sénégalais chargé des Élections, face à la forte affluence constatée devant les centres d’inscriptions et les commissariats de police, quelques jours avant clôture de ce processus, prévue ce dimanche.
« J’entends dès aujourd’hui, en conseil des ministres, introduire une demande [de] prorogation de la date des inscriptions sur les listes électorales pour une période de 15 jours. C’est peut-être juste, les 15 jours, mais il s’agit de couper la poire en deux, car l’opposition avait demandé un mois », a-t-il déclaré mercredi à Dakar.
Il s’exprimait lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec le ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom. L’opposition réclamait la démission de ce dernier, mettant en cause sa neutralité. Ousmane Ngom a été maintenu à son poste mais l’organisation des élections lui a été retirée, comme le président Abdoulaye Wade, 85 ans, l’avait promis à ses partisans lors d’un meeting, le 23 juillet à Dakar.
Un deuxième report
La date butoir pour l’inscription sur les listes électorales était initialement fixée au 10 juin. Mais, en mai, les nouveaux inscrits n’étaient, selon RFI, qu’environ 30 000 pour un potentiel de 1 million à 1,6 million selon les estimations. Le ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, avait alors repoussé l’échéance au 31 juillet. Ce qui n’aura pas suffi.
Souhaitant « être jugé sur la base de [ses] résultats », Cheikh Guèye a également promis d’assurer « une gestion transparente, inclusive » du processus électoral et de privilégier le dialogue.
« Je m’engage solennellement à ne ménager aucun effort pour une gestion transparente, inclusive et participative du processus électoral, en privilégiant le dialogue et la concertation », a-t-il affirmé. « Je serai ouvert à toutes les propositions tendant à améliorer la gestion du processus dans l’intérêt des acteurs mais en tenant toutefois compte des contraintes, surtout celles qui pèsent sur l’administration. »
Élu en 2000 pour sept ans puis réélu en 2007 pour cinq ans suite à une modification de la Constitution instaurant un quinquennat et limitant à deux le nombre de mandats présidentiels, M. Wade a annoncé son intention de se présenter à la présidentielle de 2012, dont le premier tour est prévu le 26 février. Sa candidature est au centre d’une polémique, toujours vive au Sénégal : ses opposants l’estiment anticonstitutionnelle, le chef de l’État étant sur le point d’achever ses deux mandats légaux, et ses partisans soutiennent l’inverse, arguant que le décompte doit se faire à partir de 2007, date d’entrée en vigueur du quinquennat, et non 2000.
(Avec agences)
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