Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara promet de juger tous les coupables de crimes

Le président ivoirien a plaidé pour une justice équitable, essentielle au processus de réconciliation, lors d’une conférence de presse à l’ONU mercredi.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, le 27 juillet 2011 au siège des Nations Unies à New York © AFP

Le président ivoirien Alassane Ouattara, le 27 juillet 2011 au siège des Nations Unies à New York © AFP

Publié le 28 juillet 2011 Lecture : 3 minutes.

Pas d’amnistie pour les auteurs de crimes commis en Côte d’Ivoire. C’est ce qu’a annoncé le président Alassane Ouattara lors d’une conférence de presse à l’Organisation des Nations unies (ONU) mercredi .

« Il n’y aura pas d’exception. Les Ivoiriens seront traités de façon égale, spécialement dans la partie Ouest du pays où beaucoup de gens ont été tués. Ceux qui ont commis des crimes feront face au juge. Pas d’exception, nous sommes très clairs là-dessus », a déclaré le président.

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Le chef de l’État a également annoncé sa volonté d’être juste en ce qui concerne le sort de Laurent Gbagbo, qui avait, en décembre, refusé de reconnaître la victoire de son adversaire à l’élection présidentielle et ainsi plongé le pays dans une crise sanglante.

Aujourd’hui placé en résidence surveillée dans le nord du pays, il « sera traité avec la dignité et la considération » dues à son rang, selon les déclarations d’Alassane Ouattara. L’ex-président devrait être jugé par un tribunal ivoirien pour ce qui a trait aux « crimes économiques ».

Quant aux « crimes contre l’humanité » commis en Côte d’Ivoire, les suites dépendront des résultats de l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré Alassane Ouattara, sans préciser si cette mesure s’appliquera à Laurent Gbagbo.

Le chef de l’État, « président de tous les Ivoiriens » selon ses mots, a assuré vouloir transmettre « un message de paix » à ses opposants. « La Commission pour le dialogue sera indépendante et entendra tout le monde », a-t-il ajouté, précisant qu’il serait aussi prêt à accorder « le pardon ».

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Une volonté de réconciliation affichée, gage d’un « nouveau départ, avec la sécurité pour les gens », et sans laquelle la « reconstruction » est impossible.

Élections législatives en 2012

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Le pays devrait connaître cette année une large récession économique. Le PIB devrait chuter de 7%, par rapport à l’an passé, ce qui a conduit Alassane Ouattara à quémander l’aide de la communauté internationale. Le président ivoirien devait ensuite rencontrer la direction du Fonds monétaire international (FMI) à Washington.

Pour le volet politique, les élections législatives devraient se tenir fin novembre ou début décembre. « Je veux commencer 2012 avec toutes les institutions en place. Je veux un Parlement qui fonctionne et soit critique du gouvernement », a asséné le président.

Alassane Ouattara s’est dit confiant, et ne craint plus la menace des éléments pro-Gbagbo : « Je dors bien la nuit, je n’ai pas de cauchemar. »

Parallèlement au discours du chef de l’État ivoirien, la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI) a adopté une résolution prolongeant d’une année sa présence sur le territoire. Les 9500 soldats de la force de sécurité disposeront des moyens nécessaires pour assurer leur mission, qui comprend notamment la protection des civils.

Exactions des pro-Ouattara

Quelque 3 000 personnes auraient trouvé la mort dans le conflit postélectoral qui a ensanglanté le pays, selon les chiffres des autorités. Selon Amnesty International, qui sort son quatrième rapport sur le sujet ce jeudi, les exactions continuent à endeuiller la Côte d’Ivoire.

Après deux semaines d’enquête, pendant le mois de juin, l’ONG fait état de crimes contre l’humanité persistants, dont des exécutions et des tortures. Les responsables ? Si, pendant les mois précédents, Amnesty International accusait tant les milices pro-Gbagbo que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara), depuis la mi-mai, « ce sont les FRCI et les Dozos [chasseurs traditionnels du Nord, considérés comme étant au service des FRCI, NDLR] qui se sont rendus responsable de la majorité des crimes », indique le rapport.

(Avec AFP)

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