Côte d’Ivoire : Reporters sans frontières appelle à la libération d’un journaliste pro-Gbagbo
L’ONG, qui défend la liberté de la presse, a appelé mardi à la « libération immédiate » d’Hermann Aboa, journaliste pro-Gbagbo détenu depuis près d’une semaine pour « attentat- complot contre l’autorité de l’État ».
Dans le monde des médias aussi, la crise postélectorale en Côte d’Ivoire a laissé des traces. Hermann Aboa, journaliste pour la Radio-Télévision ivoirienne (RTI), le groupe public dont les émissions doivent reprendre le 6 août prochain, est en détention préventive à Abidjan depuis le 21 juillet.
Reporters sans frontières (RSF) a réclamé « sa libération immédiate » et dit son refus « des règlements de comptes ». L’ONG se dit « inquiète » quant au sort du journaliste même si elle a fait savoir qu’il était « bien traité ». Plusieurs chefs d’accusation sont retenus contre lui, dont « attentat-complot contre l’autorité de l’État », « atteinte à la défense nationale » et « atteinte à l’ordre public ». L’ex-animateur de la RTI risque « la prison à perpétuité » selon RSF.
Hermann Aboa était l’animateur de « Raison d’État », une des émissions les plus virulentes du camp Gbagbo durant la crise postélectorale.
« Bien sûr la RTI a joué un rôle souvent choquant sous la présidence de Laurent Gbagbo […] en servant d’outil de propagande au régime. […] Mais les poursuites contre certains de ses journalistes nous inquiètent car elles s’apparentent à des règlements de compte et sont loin de la politique de réconciliation nationale affichée par le gouvernement actuel », justifie Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF.
Plusieurs journalistes détenus ou surveillés
Le cas d’Hermann Aboa n’est pas isolé. D’autres journalistes sont détenus ou en résidence surveillée, comme Franck Anderson Kouassi, président de l’ex-Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA). Le siège de Notre Voie, le quotidien du parti de Laurent Gbagbo, est occupé par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara).
« Plus de trois mois après l’installation du président Alassane Ouattara, les journalistes de la presse d’opposition ou indépendants travaillent toujours la peur au ventre », dénonce RSF.
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