Gabon : un gréviste de la faim opposé à la présence française conduit à l’hôpital de force
En grève de la faim depuis le 14 juillet sur la place de l’Indépendance, à Libreville, le conseiller de la République Roland Désiré Aba’a, qui dénonce les accords de coopération entre son pays et la France, a été emmené contre son gré à l’hôpital dans la nuit du 25 au 26 juillet.
![Le membre du Conseil économique et social Roland Désiré Aba’a commence sa grève de la faim. © Patrick Fort/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/07/27/027072011110105000000Aabaa.jpg)
Le membre du Conseil économique et social Roland Désiré Aba’a commence sa grève de la faim. © Patrick Fort/AFP
Le 14 juillet, date de la fête nationale française, il s’était enchaîné à la hampe du drapeau gabonais sur la place de l’Indépendance, à Libreville. Depuis, Roland Désiré Aba’a refusait de s’alimenter tant que les militaires français n’auraient pas quitté le Gabon.
"Mon pays est confisqué par la France"
Ce membre du Conseil économique et social, ingénieur expert en recherche et développement, a été conduit à l’hôpital de force après une intervention policière dans la nuit du 25 au 26 juillet.
« Il se considère comme séquestré à l’hôpital Jeanne-Ebori (Libreville) malgré la volonté affichée du gouvernement de ne pas le voir mourir », a déclaré son porte-parole Francis Jean-Jacques Evouna.
Cela faisait près de 12 jours que Roland Désiré Aba’a était en grève de la faim. Il demande la renégociation des accords entre son pays et la France, le départ des forces françaises et l’annulation de la dette extérieure du Gabon vis-à-vis de l’Hexagone. Des facteurs qui, selon lui, empêchent le développement de son pays.
« Si la perte de ma vie peut contribuer à démontrer aux yeux du monde que le Gabon, mon pays, est confisqué par la France, je descendrai heureux dans ma tombe. Je fais don de ma vie pour la libération de mon pays », avait-il affirmé lors d’une interview accordée à la presse gabonaise.
Intervention des forces antiémeutes
L’intervention policière du 25 juillet aurait été violente. « En fin de soirée, des forces antiémeutes ont pris position sur la place et ont indiqué au conseiller qu’ils allaient l’emmener à l’hôpital et que nous [ses partisans] devions partir », a affirmé l’une des personnes venues s’interposer. « Il a refusé et alors ils l’ont emmené de force dans une ambulance après avoir coupé la chaîne [qui l’attachait à la hampe du drapeau gabonais]. Ils ont déchiré les banderoles et arrêté une quinzaine de personnes. Une personne a été blessée », a indiqué ce témoin, précisant que les individus arrêtés avaient été libérés dans la matinée.
L’information a été démentie par un porte-parole du ministère de l’Intérieur, Jean-Eric Nziengui Mangala. Il n’y a pas eu d’arrestations, a-t-il affirmé, tout en reconnaissant que des « gens ont tenté de s’interposer ».
(Avec AFP)
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