Guinée : le gouvernement dément la mort en détention du commandant « AOB »
Alpha Oumar Barry a été gravement blessé, mais « ses jours ne sont plus comptés » affirme le magistrat chargé de l’enquête sur l’attaque de la résidence d’Alpha Condé. Une mise au point après que plusieurs sites internet guinéens ont annoncé, mardi, la mort du militaire.
Le commandant Alpha Oumar Barry (AOB), suspecté d’être le chef du commando qui a attaqué le domicile du président Alpha Condé dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 juillet, n’est pas mort. Les autorités, contactées par jeuneafrique.com, démentent catégoriquement cette rumeur.
Plusieurs sites internet guinéens annoncent, mardi, la mort d’Alpha Oumar Barry, ancien responsable de la garde rapprochée du président Lansana Conté. D’après eux, le militaire aurait été gravement blessé après son arrestation par des soldats de la garde présidentielle, blessures auxquelles il aurait ensuite succombé. Selon d’autres informations, il aurait été torturé.
Contacté par jeuneafrique.com en début d’après-midi ce mardi, le ministre de la Justice, Me Christian Sow, a démenti ces informations. « À l’heure où je vous parle, je puis vous assurer qu’AOB est en vie », a-t-il déclaré.
Le commandant aurait été opéré
« Les rumeurs relatives à la mort du commandant AOB qui circulent sur des sites internet et dans certains milieux sont archi-fausses. Il est bel et bien vivant », renchérit William Fernandez, avocat général près la cour d’appel de Conakry. Le magistrat a révélé que le chef présumé du commando est arrivé à l’hôpital « gravement blessé ». Il aurait par la suite subi des opérations. Cependant, selon William Fernandez, « ses jours ne sont plus comptés ».
L’avocat général est à la tête de l’équipe d’enquêteurs chargés de faire la lumière sur cette attaque qui a fait un mort selon le bilan officiel.
AOB et trente-sept autres personnes, majoritairement des militaires, sont en détention dans le cadre de cette affaire. Le parquet de Conakry a ouvert une information judiciaire et la liste des chefs d’accusation est longue : « association de malfaiteurs, attentat contre la sûreté de l’État, assassinat sur la personne d’un des gardes du corps du président de la République, tentative d’assassinat » du président de la République, « détention illégale d’armes de guerres et de munitions, détention et consommation de drogue, destructions d’édifices et de biens mobiliers et complicité ». Les suspects risquent une peine allant de vingt ans à la perpétuité.
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André Silver Konan, envoyé spécial
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