Tunisie : Ali Seriati et des membres du clan Ben Ali-Trabelsi devant la justice
Une vingtaine de proches de l’ancien couple présidentiel, dont l’ex-« sécurocrate » du régime, Ali Seriati, ont comparu mardi devant la justice. Tous avaient été arrêtés le 14 janvier alors qu’ils tentaient de fuir le pays.
Une vingtaine de membres du clan Ben Ali-Trabelsi comparaissaient mardi devant la justice tunisienne pour tentative de fuite du pays et détention illégale de devises.
Parmi eux, Imed Trabelsi, neveu de Leïla Trabelsi, l’épouse de l’ancien dictateur, et Ali Seriati, l’ex-chef de la sécurité de Ben Ali. Ce dernier était un homme clé de l’ancien régime et un proche de l’ex-première dame.
Faux passeports pour dictateur déchu
À la barre, Ali Seriati a révélé que de faux passeports avaient été fabriqués au palais présidentiel, spécialement pour la famille restreinte de Ben Ali, qui s’est enfuie avec lui en Arabie saoudite le 14 janvier.
« En début d’après-midi, le président Ben Ali m’a contacté pour me demander de préparer son avion présidentiel », a raconté Seriati, sous les huées de la salle. « C’est ça, Ben Ali voulait aller faire le pèlerinage de La Mecque! », l’a interrompu un spectateur dans la salle d’audience.
L’ex-chef de la sécurité a précisé qu’il avait tenté de faire partir une partie de la famille présidentielle par l’aéroport civil de Tunis-Carthage, où ont été arrêtés les 23 autres prévenus jugés avec lui.
Seriati avait été appréhendé le même jour à El-Aouina, l’aéroport militaire de Tunis d’où est parti Ben Ali. Le corps de la garde présidentielle, qu’il dirigeait, avait la haute main sur les autres forces de sécurité et était particulièrement redouté par la population.
Affaires de famille
Avant lui, les autres prévenus, tous membres du clan Ben Ali-Trabelsi, ont comparu devant le tribunal. Quatorze hommes, arrivés menottés, et neuf femmes, dissimulées sous des abayas blanches, ont défilé à la barre dans la petite salle d’audience bondée. Incarcérés à la base militaire d’El-Aouina, ils sont tous poursuivis pour les mêmes chefs d’accusation qu’Ali Seriati.
« Vous avez tenté de fuir le pays à 15h le 14 janvier 2011, en possession de devises et de bijoux », a commencé le président du tribunal Faouzi Jbali, avant de signifier aux accusés les charges pesant sur chacun d’eux.
Parmi les prévenus figurent deux sœurs de Leïla Trabelsi, et surtout Imed, son neveu préféré, déjà condamné en juin dernier à quatre ans de prison pour consommation de stupéfiants.
À la barre, Imed, polo blanc et cheveux ras, a contesté les charges. Il a affirmé n’avoir « jamais voulu s’enfuir » et « ne disposer que de ressources provenant de ses activités légales ».
Selon l’accusation, il était notamment en possession de 36 montres et quelque 5 kilos de bijoux lors de son arrestation à l’aéroport.
La prochaine audience a été fixée au 2 août.
(Avec AFP)
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