Facebook : l’arabe supplantera bientôt l’anglais
C’est un symbole important : l’arabe devrait prochainement devenir la langue la plus utilisée à l’échelle mondiale sur Facebook, le célèbre réseau social américain. L’effet d’une actualité printanière propice au développement de l’internet 2.0.
D’ici un an, l’anglais aura été supplanté par l’arabe sur Facebook. Cette prédiction de l’agence Spot on PR n’a rien d’anecdotique. Alors que dans toutes les autres parties du monde, le réseau social voit sa croissance faiblir (autour de 20%) ou même se tarir (selon le site Inside Facebook, le nombre d’inscrits serait en légère baisse aux États-Unis et au Canada), au Moyen-Orient, la firme affiche une progression de 45% du nombre d’utilisateurs anglophones et de 175% pour les arabophones. Cette hausse s’apparente dans certains pays à une véritable explosion, comme en Algérie : +423%. Quelque 10 millions d’adeptes utilisent aujourd’hui la plate-forme Facebook en arabe.
Cette évolution a même pu surprendre, notamment dans le secteur de la publicité. Les professionnels du secteur s’imaginaient en effet, il y a encore peu de temps, que le réseau social américain ne serait utilisé au Proche et au Moyen-Orient que par une élite francophone ou anglophone. Ainsi, au Liban par exemple, comme aux Émirats arabes unis, seuls 10% des utilisateurs inscrits emploient l’arabe.
Le printemps arabe a "réveillé le peuple"
Cependant, le chiffre grimpe à 61% pour l’Arabie saoudite et, surtout, le printemps arabe a changé la donne. L’Égypte, qui compte quelque 7 millions d’inscrits, est désormais le leader au Moyen-Orient avec 3,8 millions d’utilisateurs arabophones. « Le printemps arabe, avec le rôle essentiel des médias en ligne pendant cette période, a beaucoup joué. Cela a vraiment réveillé le peuple qui, auparavant, se disait juste qu’internet ne valait pas la peine d’être pris au sérieux », explique ainsi Alexander McNabb, directeur de Spot On PR.
Invité d’honneur du eG8 à Paris, à l’initiative de Nicolas Sarkozy, le jeune fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, avait pourtant réfuté l’implication de son entreprise dans les révolutions tunisienne et égyptienne. « Il serait particulièrement arrogant pour une entreprise de technologie de revendiquer un rôle dans les mouvements de protestation », avait déclaré l’ex-plus jeune milliardaire de la planète (supplanté cette année par Dustin Moskovitz, un autre des fondateurs du réseau social). Sans doute. Mais si Facebook n’a pas fait le printemps arabe, ce dernier est peut-être bel et bien en train de révolutionner la firme américaine.
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