Sénégal : un samedi sous tension

De nouvelles violences pourraient se produire samedi à Dakar, un mois après les émeutes du 23 juin. Le pouvoir a appelé à un meeting, tandis que les opposants prévoient de manifester contre la candidature du président Wade à sa propre succession.

Manifestation devant le Parlement à Dakar, le 23 juin 2011. © AFP

Manifestation devant le Parlement à Dakar, le 23 juin 2011. © AFP

Publié le 21 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Un mois exactement après des manifestations qui avaient tourné à l’émeute, la situation pourrait bien dégénérer samedi 23 juillet.

« Avec d’un côté un pouvoir qui va mobiliser toutes ses forces de sécurité pour protéger un meeting où il attend un demi-million de personnes, et de l’autre une opposition soutenue par la société civile et les mouvements populaires, le pire est à craindre », annonce le site d’information en ligne Dakaractu.

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Le camp présidentiel a en effet appelé samedi à un meeting devant le siège du Parti démocratique sénégalais (PDS, la formation d’Abdoulaye Wade), le premier du genre depuis les heurts du mois de juin, qui avaient fait une centaine de blessés.

Le 23 juin, les Sénégalais, déjà exaspérés par les coupures d’électricité récurrentes, étaient montés au créneau pour dénoncer le projet de réforme constitutionnelle d’Abdoulaye Wade. Ce texte visait à modifier le mode de scrutin pour la prochaine présidentielle, instaurant un « ticket » (président et vice-président) et abaissant à 25% (au lieu de 50%) le seuil de suffrages permettant d’être élu dès le premier tour. Le chef de l’État avait finalement retiré ce projet, sous le poids des critiques internes mais aussi internationales, la France, les États-Unis et l’Union européenne l’ayant condamné.

Wade candidat

Mais lors de son discours du 14 juillet, Abdoulaye Wade a réaffirmé sa volonté de briguer un troisième mandat lors de la prochaine élection présidentielle. À cette occasion, le chef de l’État a également proposé d’avancer le scrutin, prévu en février 2012. Une proposition refusée par l’opposition, mais que  « Gorgui » a réitérée depuis. « J’entrerai dans l’arène et je gagnerai », avait-il déclaré le 14 juillet.

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Parallèlement au meeting du parti présidentiel, des manifestations sont donc prévues samedi, à l’initiative du Mouvement du 23 juin (M23).

L’organisation, qui a été créée suite aux émeutes du mois dernier, rassemble une soixantaine de partis de l’opposition ainsi que des mouvements issus de la société civile. Elle entend manifester de vive voix contre une nouvelle candidature du chef de l’État à la présidentielle, qu’elle juge anticonstitutionnelle, la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels à deux. « Nous allons poursuivre la mobilisation jusqu’à ce que Wade renonce à se présenter pour un troisième mandat », a affirmé Pape Demba Sy, l’un de ses responsables de M23.

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Le centre de Dakar interdit aux protestataires

Mais le ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, a décidé d’interdire aux manifestants l’accès au centre de Dakar. « Tout manquement sera puni », a-t-il déclaré dans un arrêté pris mercredi soir.

Les opposants ne pourront donc pas se rendre, comme prévu, sur la place de l’Indépendance, au cœur de la capitale, tout près de la présidence de la République et l’Assemblée nationale.

« Nous avons pris toutes les dispositions pour un bon déroulement de la manifestation, nous voulons que tout se déroule dans le calme. Cependant, nous n’accepterons pas qu’on interdise la rencontre de notre mouvement et autorise la manifestation de la mouvance présidentielle », a rétorqué Pape Demba Sy.

(Avec AFP)

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