Égypte : le gouvernement (enfin) remanié

Après des jours de tergiversation, le nouveau gouvernement égyptien a finalement prêté serment, jeudi, devant le chef du Conseil suprême des forces armées.

Des Égyptiens manifestent devant le siège de la police à Alexandrie, le 15 juillet 2011. © AFP

Des Égyptiens manifestent devant le siège de la police à Alexandrie, le 15 juillet 2011. © AFP

Publié le 21 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Un gouvernement largement remanié a été investi jeudi en Égypte. Une quinzaine de nouvelles personnalités font leur entrée dans l’équipe du Premier ministre Essam Charaf, et une douzaine de membres de l’ancien cabinet conservent leur poste.

La prestation de serment s’est faite devant le maréchal Hussein Tantawi, chef du Conseil suprême des forces armées, l’instance qui dirige le pays depuis la chute du président Moubarak le 11 février.

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La prestation de serment de la nouvelle équipe ministérielle était initialement prévue lundi. Mais elle a été retardée par de multiples tractations de dernière minute et par les problèmes de santé du premier ministre, âgé de 59 ans, qui a dû être brièvement hospitalisé à la suite de légères baisses de tension.

L’arrivée au gouvernement de certaines personnalités a été saluée. C’est le cas de l’économiste Hazem el-Beblawi, nouveau ministre des Finances et Premier ministre adjoint. Le départ d’anciennes figures du régime de Moubarak a également été positivement accueilli. Le célèbre mais très controversé ministre des Antiquités Zahi Hawass a ainsi quitté son poste. « Je m’en vais » car ce gouvernement « est un bazar, je ne veux pas en faire partie » a-t-il déclaré à l’AFP.

Contestations

La nouvelle équipe est cependant loin de faire l’unanimité. Deux ministres, et non des moindres, ont été conservés, malgré l’hostilité de la foule à leur égard. Il s’agit des titulaires du portefeuille de l’Intérieur, Mansour al-Essawy, dans le viseur des manifestants après les récentes exactions des officiers de police, et de celui de la Justice, Abdel Aziz al-Guindi, jugé responsable de la lenteur des procédures engagées à l’encontre des caciques de l’ancien régime.

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Deux anciens ministres du temps de Moubarak ont par ailleurs survécu au remaniement. Il s’agit de Fayza Aboul Naga, en charge de la Coopération internationale, et Hassan Younes, à l’Électricité et l’Énergie.

C’est pourquoi les manifestants de la place Al-Tahrir appellent à un rassemblement vendredi, baptisé « le vendredi décisif ». Si les islamistes ont accepté de descendre dans la rue, ils appellent, eux, à manifester « pour la stabilité ».

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Charaf dans la tourmente

Arrivé au pouvoir peu de temps après la chute du président Moubarak et choisi par la place, le Premier ministre était très apprécié des manifestants. Mais sa cote de popularité souffre de l’incapacité de son gouvernement à mettre en place les réformes nécessaires à la concrétisation des demandes portées par la révolution. En cause : le Conseil suprême des forces armées, qui semble avoir réduit les prérogatives du gouvernement, et n’hésite jamais à interférer dans ses affaires.

Alors qu’elles avaient commencé par refuser le remaniement, plusieurs associations de jeunes ont finalement accepté de donner sa chance au nouveau cabinet, qui est censé rester en place jusqu’à l’organisation des élections législatives, prévues à l’automne.

(Avec AFP)

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