Tunisie : le troisième procès Ben Ali reporté
Le procès par contumace de l’ex-dictateur tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et de deux de ses proches, qui s’est ouvert ce jeudi, a finalement été reporté à la demande des avocats de la défense.
Le troisième procès du président tunisien déchu Zine el-Abidine Ben Ali, qui concerne cette fois-ci des affaires de corruption et de fraude immobilière, sera finalement reporté au 28 juillet. Après l’ouverture de l’audience ce jeudi, peu avant 9h GMT, les avocats commis d’office de l’ex-dictateur, ainsi que Me Hosni Beji, qui assure la défense de sa fille et de son gendre, également visés par cet, ont demandé le report du procès.
L’avocat du couple avait plaidé sa cause, affirmant qu’il avait été contacté le jour même par ses clients, réfugiés au Qatar, et n’avait donc pas eu le temps de consulter le dossier ni de préparer sa plaidoirie. La requête a été accepté par le tribunal.
Ben Ali devait être jugé par le tribunal de première instance de Tunis pour « abus de pouvoir », après avoir autorisé « personnellement » sa fille Nesrine et le mari de celle-ci, Sakhr el-Materi, à acquérir de manière « frauduleuse » un terrain situé dans un quartier huppé de Tunis. Les époux auraient bénéficié d’une remise importante, le montant de la vente étant nettement inférieur aux prix courants.
La seconde affaire concerne également une cession de terrain. L’ex-dictateur serait intervenu afin que la société appartenant à Sakhr el-Materi puisse acquérir une parcelle initialement destinée à devenir un espace vert.
20 milliards d’euros de réparation demandés
Selon un rapport remis à la cour, les époux ont pu acheter ces terrains à 23 dinars (11,5 euros) le mètre carré au lieu de 350 dinars (175 euros), leur prix réel, et les ont ensuite revendus à 1500 dinars le mètre carré, dégageant un bénéfice illicite.
Lors de l’audience, avant l’annonce du report du procès, quelque 40 milliards de dinars (environ 20 milliards d’euros) ont été demandés en guise de réparation pour « préjudices moral et physique » par Ahmed Bouzekri, chargé des contentieux de l’État.
Le président de la sixième chambre criminelle du tribunal de première instance, Adel Jridi, avait pour sa part déploré l’absence des accusés, « malgré l’émission de mandats d’arrêt internationaux et demande d’extradition » de Ben Ali, réfugié en compagnie de son épouse Leïla Trabelsi en Arabie saoudite, depuis la chute du régime le 14 janvier.
Zine el-Abidine Ben Ali a déjà été condamné à deux reprises lors de précédents procès. La justice lui a infligé une amende de 54 000 euros et une peine de quinze ans et demi de prison, le 4 juillet, pour détention d’armes, de stupéfiants et de pièces archéologiques. Et le 20 juin dernier, l’ex-président et son épouse avaient fait l’objet d’une condamnation à trente-cinq ans d’incarcération et 45 millions d’euros d’amende pour détournement de fonds.
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