Tunisie : ouverture du troisième procès Ben Ali
L’ex-dictateur tunisien Zine el-Abidine Ben Ali sera jugé par contumace ce jeudi, tout comme sa fille et son gendre, pour des affaires de corruption et de fraude immobilière. La défense a demandé le report du procès.
Troisième procès pour le président tunisien déchu Zine el-Abidine Ben Ali. Le procès par contumace qui s’est ouvert ce jeudi, peu avant 9h GMT, concerne cette fois-ci des affaires de corruption et de fraude immobilière.
Ben Ali est jugé par le tribunal de première instance de Tunis pour « abus de pouvoir », après avoir autorisé « personnellement » sa fille Nesrine et le mari de celle-ci, Sakhr el-Materi, à acquérir de manière « frauduleuse » un terrain situé dans un quartier huppé de Tunis. Les époux, aujourd’hui réfugiés au Qatar, auraient bénéficié d’une remise importante, le montant de la vente étant nettement inférieur aux prix courants.
La seconde affaire examinée concerne également une cession de terrain. L’ex-dictateur serait intervenu afin que la société appartenant à Sakhr el-Materi puisse acquérir une parcelle initialement destinée à devenir un espace vert.
Selon un rapport remis à la cour, les époux ont pu acheter ces terrains à 23 dinars (11,5 euros) le mètre carré au lieu de 350 dinars (175 euros), leur prix réel, et les ont ensuite revendus à 1500 dinars le mètre carré, dégageant un bénéfice illicite.
Lors de l’audience, quelque 40 milliards de dinars (environ 20 milliards d’euros) ont été demandés en guise de réparation pour « préjudices moral et physique » par Ahmed Bouzekri, chargé des contentieux de l’État.
Report du procès ?
Des avocats commis d’office assureront la défense de l’ex-président, tandis que Me Hosni Beji assurera celle de sa fille et de son gendre, à leur demande. L’avocat a affirmé avoir été contacté le jour même par le couple, et n’avoir donc pas eu le temps de consulter le dossier et de préparer sa plaidoirie.
Tous les avocats présents au procès ont donc demandé le report de l’audience. La cour devait statuer sur cette demande et annoncer sa décision.
Le président de la sixième chambre criminelle du tribunal de première instance, Adel Jridi, a pour sa part déploré l’absence des accusés, « malgré l’émission de mandats d’arrêt internationaux et demande d’extradition » de Ben Ali, réfugié en compagnie de son épouse Leïla Trabelsi en Arabie saoudite, depuis la chute du régime le 14 janvier.
Zine el-Abidine Ben Ali a déjà été condamné à deux reprises lors de précédents procès. La justice lui a infligé une amende de 54 000 euros et une peine de quinze ans et demi de prison, le 4 juillet, pour détention d’armes, de stupéfiants et de pièces archéologiques. Et le 20 juin dernier, l’ex-président et son épouse avait fait l’objet d’une condamnation à trente-cinq ans d’incarcération et 45 millions d’euros d’amende pour détournement de fonds.
(Avec AFP)
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