Kadhafi peut rester en Libye s’il se tient à l’écart de la politique, affirme Paris

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a affirmé que Mouammar Kadhafi pourrait « séjourner en Libye » s’il se met « à l’écart de la vie politique ». Le chef de la diplomatie clarifie ainsi une hypothèse déjà évoqué par le ministre de la Défense, Gérard Longuet.

Capture d’écran de Kaddafi apparaissant à la télévision libyenne, le 12 juin 2011. © AFP

Capture d’écran de Kaddafi apparaissant à la télévision libyenne, le 12 juin 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 20 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Kadhafi doit quitter le pouvoir, mais pas forcément son pays. C’est la position de la France, pour la première fois clairement exposée par son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.

« L’une des hypothèses envisagées, c’est qu’il séjourne en Libye, mais à une condition, c’est que très clairement, il se mette à l’écart de la vie politique libyenne, a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne d’information française LCI. C’est ce que nous attendons avant de déclencher le processus politique du cessez-le-feu. »

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« Le cessez-le-feu passe par l’engagement formel et clair de Kadhafi à renoncer à ses responsabilités civiles et militaires », a-t-il renchéri.

"Dans une autre pièce de son palais"

Le « départ » de Mouammar Kadhafi du pouvoir libyen est une demande du Conseil national de transition libyen (CNT, insurrection), ainsi que de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis, qui en font une condition pour mettre fin aux opérations de l’Otan.

Mais la possibilité qu’il reste malgré tout dans le pays était rarement mentionnée. Le 10 juillet, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, avait évoqué le maintien de Mouammar Kadhafi « dans une autre pièce de son palais, avec un autre titre » dans une interview à la chaîne BFM TV. Mais le même jour, au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, Alain Juppé avait semblé modérer ses propos, réaffirmant que « l’élément clé est le départ de Kadhafi du pouvoir, de ses responsabilités militaires et civiles ».

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Cette position de la France pourrait satisfaire le clan Kadhafi, qui affirme dans tous ses discours que le « Guide » libyen n’exerce pas de véritable pouvoir depuis l’instauration de la « Jamahiriya » (État des masses) en 1977. Mardi 12 juillet, le Premier ministre libyen a laissé entendre que d’éventuelles négociations entre le pouvoir et les rebelles, ainsi qu’avec les pays de l’Otan impliqués, pourraient se tenir sans que Mouammar Kadhafi y participe.

Cette solution poserait toutefois le problème de l’éventuel jugement de Mouammar Kadhafi devant la Cour pénale internationale (CPI), qui a délivré un mandat d’arrêt international contre lui.

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Ces déclarations interviennent alors que la situation militaire évolue peu, en dépit des nombreuses offensives récemment lancées par les insurgés. Les contacts en vue de trouver une « solution politique » paraissent, en revanche, se multiplier.

(Avec AFP)

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