Côte d’Ivoire : ce que François Fillon a dit à Alassane Ouattara

Lors de son séjour en Côte d’Ivoire, le Premier ministre français François Fillon a confirmé l’engagement de Paris au côté du nouveau pouvoir d’Abidjan, tant sur les plans économique et politique que militaire et sécuritaire. Les détails sur les coulisses d’une visite de la plus haute importance pour le régime Ouattara.

François Fillon et Alassane Ouattara à Abidjan, le 14 juillet 2011. © AFP

François Fillon et Alassane Ouattara à Abidjan, le 14 juillet 2011. © AFP

Publié le 19 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 19/03 à 21h10.

Si le séjour de François Fillon à Abidjan, les 14 et 15 juillet, avait pour principal objectif de consolider l’image et le pouvoir du nouveau président ivoirien, l’opération s’est plutôt bien déroulée. De fait, l’entretien d’une heure au palais présidentiel entre le Premier ministre français et Alassane Ouattara, le 15 juillet, a ravi les oreilles de ce dernier.

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Car François Fillon a égrené un véritable chapelet de bonnes nouvelles à son hôte. Il a souligné la volonté de la France d’accompagner la Côte d’Ivoire « dans tous les domaines ». Un milliard d’euros de dette bilatérale a été tout bonnement effacée et deux autres milliards de dette reconvertie en contrat de désendettement-développement. En clair, les entreprises françaises sont « disponibles » pour tous les projets de reconstruction post-crise et Abidjan peut rembourser sa dette en leur confiant des contrats.

Fillon demande la fin du règne des "Comzones"

Le Premier ministre français a par ailleurs souhaité que tout soit fait pour que les prochaines élections législatives se déroulent dans le calme et la transparence. Il a également demandé avec fermeté la fin du règne des commandants de zone de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, qui constitue un « frein à la sécurité et au développement économique » de la Côte d’Ivoire.

En ce qui concerne la coopération militaire, Paris confirme son intention de réviser les accords de défense de 1961 qui prévoient une riposte proportionnée des forces françaises en cas d’attaque extérieure du pays. Les demandes des nouvelles autorités ivoiriennes de ne rien changer dans ce domaine n’ont donc pas abouti.

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Mais en attendant de réviser ces accords, Fillon a proposé à Ouattara de nommer le général français Claude Reglat – ancien commandant des forces françaises au Gabon-, pour s’occuper à ses côtés de la refondation de la nouvelle armée. Proposition aussitôt acceptée. Du coup, le colonel Marc Paitier, qui occupait la fonction de conseiller militaire à la Présidence depuis juin, sera transféré auprès du Premier ministre et ministre de la Défense, Guillaume Soro.

Réduction des effectifs français et sécurité présidentielle

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Ensuite, pour raisons de « surchauffe budgétaire » le prépositionnement de la Licorne (opération militaire en Côte d’Ivoire) coûte près de 200 millions d’euros par an -, les effectifs actuels de la base militaire de Port Bouët passeront de 900 à 300 hommes au printemps 2012.

Pour rassurer Ouattara, dont l’armée est en lambeaux, la capacité réactionnelle de la France devrait cependant rester inchangée, pouvant rapidement monter en puissance en cas de besoin. En temps normal, le site de Port Bouët sera alors essentiellement un centre d’accueil des détachements d’instruction opérationnelle (DIO), qui viendront en Côte d’Ivoire pour des missions de courte durée liées à la formation des forces ivoiriennes.

Enfin, Paris tient à protéger le nouveau régime de toute tentative de déstabilisation. La France, qui craint pour la sécurité de Ouattara, maintient un dispositif renforcé autour de ce dernier : les forces spéciales françaises, dont les blindés ferment systématiquement le cortège présidentiel, ne sont jamais bien loin du chef de l’État…

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