Libye : les pro-Kadhafi démentent l’annonce de la prise de Brega par les rebelles

Tripoli a infirmé la prise du port pétrolier stratégique de Brega par le CNT. Selon la rébellion, les troupes loyalistes dirigées par Mootassem Kadhafi auraient fui à Ras Lanouf.

Des rebelles libyens en route pour Brega, le 18 juillet 2011 à Ajdabiya. © AFP

Des rebelles libyens en route pour Brega, le 18 juillet 2011 à Ajdabiya. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 19 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Brega est située à 800 km à l’est de Tripoli et à 240 km au sud-ouest de Benghazi. La ville abrite l’un des principaux terminaux pétroliers du golfe de Syrte. Sa prise, annoncée par les rebelles le 18 juillet, constituerait donc l’une des plus grandes défaite des pro-Kadhafi de ces dernières semaines. Mais le régime de Tripoli a vigoureusement démenti les affirmations de la rébellion, ne reconnaissant que 30 morts dans ses rangs.

« Brega est complètement sous le contrôle de nos forces, aidées par les tribus et les volontaires, et tout ce qui a été annoncé par le soi-disant Conseil national de transition (CNT) relève du mensonge et de la désinformation », a déclaré à la presse Moussa Ibrahim, le porte-parole de Tripoli, qui affirme également que les rebelles ont « tenté de reprendre la ville mais ont été repoussés, perdant dans la bataille 500 de leurs membres ».

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Explosion de joie

Quelle que soit la réalité de ces informations, l’ambiance du côté de la rébellion était lundi assez euphorique, les combattants laissant éclater leur joie. « Ce soir, on dort à Brega ! » lançait un jeune homme de 25 ans dans un pick-up, tandis qu’à l’hôpital d’Ajdabiya, 80 km avant Brega, les médecins s’accordaient un moment de détente après avoir dû traiter la plupart des 300 rebelles blessés au cours des cinq jours de combats.

Selon une source de la rébellion, les troupes loyalistes chassées de Brega étaient commandées par l’un des fils Kadhafi, Moutassem, qui aurait minutieusement miné les installations pétrolières de Brega avant de fuir à Ras Lanouf, à quelque 50 km. « La plupart des combattants qui entrent maintenant font partie d’équipes de déminage », a indiqué Shamseddine Abdelmolah, un des porte-parole du CNT. « Nous avons trouvé une quantité incroyable de mines anti-personnel », a-t-il expliqué.

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Contacts Tripoli-Washington ou négociations ?

Au-delà de l’incertitude concernant le sort de Brega, des contacts diplomatiques ont eu lieu entre Tripoli et Washington, vraisemblablement samedi en Tunisie, selon un porte-parole du régime à Tripoli cité par CNN. « Il ne s’agissait pas d’une négociation, mais de faire passer un message », a souligné lundi une responsable américaine sous couvert de l’anonymat. « Il n’y a pas de nouvelle rencontre prévue, car le message a été livré ». Porté par l’ambassadeur en titre en Libye, Gene Cretz, celui-ci concernait sans doute le départ de Kadhafi. Pour Moussa Ibrahim, interrogé sur CNN, il s’agissait d’« une première étape du dialogue » entre Américains et fidèles de Kadhafi, qui sont loin d’avoir rendu les armes.

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Pendant ce temps, sur le front Ouest

Sur le front Ouest, la bataille continue de faire rage (voir ci-dessus la carte de la situation militaire au 18 juillet, 17 heures GMT), même si les lignes n’évoluent pas beaucoup. Du côté rebelle, l’heure est à la consolidation des acquis au sud-ouest de Tripoli après les nettes avancées du début du mois. « Le plus important, c’est de garder les territoires que nous avons conquis, de sécuriser avant d’attaquer. Nous ne laisserons pas les forces de Kadhafi reprendre les secteurs que nous avons pris », a confié le général Mokhtar Farnana, commandant des rebelles pour la région. Des combats se poursuivent également à proximité de l’enclave rebelle de Misrata, située à 200 km à l’est de Tripoli. Les insurgés visent désormais Zliten, à 150 km à l’est de Tripoli. (avec AFP)

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