Tunisie : l’ex-RCD soupçonné d’avoir commandité des attaques de postes de police

Plusieurs postes de police dans cinq villes tunisiennes dont Tunis ont été attaqués au cours du week-end par des centaines d’assaillants non identifiés. L’ancien parti de Ben Ali, aujourd’hui dissout, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), est soupçonné d’avoir fomenté des actes de provocation pour tenter d’enrayer l’élection d’une Assemblée constituante, prévue le 23 octobre.

Un camion de police tunisien à Tunis, le 15 juillet 2011. © AFP

Un camion de police tunisien à Tunis, le 15 juillet 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 18 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

La Tunisie une nouvelle fois victime d’actes de provocation et de déstabilisation ? C’est en tout cas l’avis du ministère de l’Intérieur qui dénonce « l’œuvre de certaines forces extrémistes pour déstabiliser l’ordre et saboter le processus électoral ». Dans la nuit de samedi à dimanche, des postes de police dans cinq villes tunisiennes dont la capitale ont été attaqués faisant au moins six policiers blessés, dont quatre grièvement, a précisé dimanche le ministère.

Les incidents les plus violents se sont produit à Menzel Bourguiba à 65 km au nord de Tunis. « Un groupe d’extrémistes religieux mêlé à des délinquants a pris d’assaut le poste de police et volé des armes », explique un communiqué du ministère qui ajoute que des bâtiments administratifs et des commerces ont également été vandalisés.

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Jets de pierres et cocktails Molotov

Les autres attaques ont eu lieu à Kairouan (centre), Sousse (150 km au sud de Tunis), Hammam Ghzez (est de Tunis), Al Agba (ouest de la capitale) et dans une cité populaire de la capitale, selon le ministère.

C’est dans le quartier populaire d’Intikala, à Tunis, que les affrontements ont été les plus spectaculaires. Quelque 300 à 400 personnes, dont certains armés de pierres et de bombes incendiaires, ont tenté de pénétrer dans le principal poste de police. L’émeute a duré plusieurs heures et n’avait visiblement rien de spontané. « Ils sont venus exprès pour incendier le poste, certains avaient des sabres, d’autres ont jeté des coktails molotov. C’était bien programmé », a déclaré un agent de police sous couvert de l’anonymat.

"Certains ne veulent pas de la démocratie"

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Pneus incendiés, vitres brisées, pierres éparpillées, restes de barricades… Sur la route et dans l’enceinte du poste de police, les traces de l’assaut témoignent de la violence des affrontements. Mais pas de l’identité des assaillants. « Salafistes, membres du RCD (l’ancien parti de Ben Ali), ivrognes, délinquants… Qui sait ? » s’interroge le policier. « Certains ne veulent pas de la démocratie et essayent de semer le trouble dans le pays », estime pour sa part un habitant d’Intilaka qui, comme beaucoup, accuse clairement le RCD d’être derrière ces actions violentes.

« Certains criaient Allahou Akbar, mais je pense que c’est une manipulation pour faire croire que les islamistes sont derrière les violences », explique quant à lui Tijani Trabelsi, un directeur d’école de la cité.

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Comme souvent, les actes de provocation ont lieu dans un contexte déjà tendu. Vendredi à Tunis, quelques centaines de personnes venues avec l’intention de faire un sit in devant le siège du gouvernement ont été brutalement dispersées par d’importantes forces de police. (avec AFP)

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