Toujours plus de piraterie au large de l’Afrique
Les actes de piraterie ne cessent de se multiplier au large des côtes africaines. C’est la conclusion du dernier rapport du Bureau international maritime (BIM), rendu public jeudi 14 juillet. Principales régions concernées : les eaux somaliennes à l’Est ainsi que l’Afrique de l’Ouest qui est le théâtre de nombreuses d’attaques, notamment au large du Bénin.
Il y a cinq ans, les rebelles étaient armés de couteaux. Aujourd’hui, ils attaquent à l’arme automatique. La constatation, bien que peu surprenante, est alarmante. Selon le rapport du BIM, les pirates ont mené 266 attaques dans le monde durant le premier semestre 2011, contre 196 au cours de la même période en 2010.
L’Afrique, principal continent touché
Et le continent africain se trouve particulièrement concerné – et menacé économiquement – par l’augmentation constante des actes de piraterie. En effet, 60% des attaques ont lieu au large des côtes somaliennes. Les pirates, qui agissent dans le golfe d’Aden, entre la Somalie et le Yémen, sont notamment basés au Puntland, État qui s’est unilatéralement déclaré indépendant en 1991 mais qui reste officiellement sous l’autorité de Mogadiscio. Les pirates contrôleraient aujourd’hui vingt navires et détiendraient 420 otages, faisant l’objet de demandes de rançons pour un montant de plusieurs millions de dollars.
Grâce à une présence militaire très accrue, la France, l’Union européenne et les États-Unis sont particulièrement impliqués dans le golfe d’Aden, notamment à travers Djibouti et le Somaliland. Ce dernier État, déclaré indépendant en 1991 mais non reconnu par la communauté internationale, reçoit des aides matérielles et financières dans le cadre de la lutte contre la piraterie qui menace les échanges commerciaux transitant par le golfe. Chaque année, plus de 20 000 navires empruntent le détroit. Quelque 12% du commerce maritime et 30% du pétrole brut mondial y transitent.
Aides européennes et américaines
Autre région africaine particulièrement « en pointe » : l’Afrique de l’Ouest, et notamment les eaux du Bénin où douze pétroliers ont été attaqués depuis le mois de mars. Aucune attaque n’avait pourtant été recensée en 2010 dans la même région. De plus, au large du Nigeria voisin, principal producteur de pétrole de la région, c’est une véritable guerre qui est enclenchée entre l’État et les rebelles du MEND (Mouvement d’émancipation du Delta du Niger) qui commettent depuis des années sabotages, enlèvements et actes de piraterie afin de « réduire les exportations [du pays] à zéro » , selon les mots de l’organisation.
Autre pays touché, le Cameroun, qui estimait en avril 2010 que l’activité des pirates avait fait baisser sa production de brut de 13%. Un chiffre important qui n’a pas manqué d’alerter les puissances occidentales liées aux entreprises d’exploitation. Les États-Unis ont d’ores et déjà investi dans la formation des commandos de marines dans le golfe de Guinée. Une région qui devraient représenter, dès 2015, un quart de leurs importations. La France, elle, y est présente depuis les années 90, notamment avec l’opération militaire navale Corymbe.
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