Ghana : le camp Rawlings sonné par sa défaite à l’investiture du NDC
Trois jours après leur débâcle aux primaires du Congrès national démocratique (NDC, parti au pouvoir), les partisans de Nana Konadu Agyeman-Rawlings semblent divisés sur la conduite à tenir. Mais l’unité devrait l’emporter au sein du parti.
Les Rawlings s’attendaient peut-être à une défaite, mais certainement pas à une telle débandade. Au Stade de la Couronne, à Sunyani, où s’est tenu le congrès d’investiture du candidat du NDC à la présidentielle, Nana Konadu Rawlings n’a obtenu que 3,1 % de voix contre 96,9 % pour son adversaire, le président sortant John Evans Atta-Mills. Un score en forme de camouflet pour l’épouse de l’ancien chef de l’État Jerry Rawlings.
Samedi soir, après l’annonce des résultats, on attendait un discours de la candidate malheureuse félicitant son adversaire. Il n’en fut pas question. À la tribune, seule une main hésitante et pas très chaleureuse fut tendue au vainqueur, au milieu des cris de joie et de louanges à Dieu des supporteurs de ce dernier (Mills est un fervent adepte d’une église évangélique basée au Nigeria).
Le même manque d’enthousiasme a caractérisé le « père de la démocratie » ghanéenne, Jerry John Rawlings, mentor incontestable de son épouse de candidate, qui a mollement levé le bras gauche du futur candidat du NDC à l’élection présidentielle de décembre 2012. Lui non plus n’a pas dit un mot. Lors de son discours à l’ouverture du congrès, il avait prévenu que c’était peut-être la dernière fois qu’il s’adressait aux militants du NDC, redoutant sans doute l’échec de son épouse.
Cacophonie
L’ex-couple présidentiel a sauvé les apparences. Car le porte-parole de Nana Konadu, Kofi Adams, n’a de son côté pas hésité à déclarer dimanche à Accra que le congrès avait été « une mise en scène ». Il a dénoncé des achats de consciences. « On a demandé à certains délégués d’utiliser leur téléphone portable pour prendre des photos de leur bulletin de vote. Ceux qui ont ainsi indiqué qu’ils ont voté pour le président Mills ont reçu des cadeaux et d’importantes sommes d’argent », a-t-il accusé.
Parallèlement, l’un des plus farouches partisans de Nana Konadu, Ekwow Spio-Garbrah, a quant à lui assumé la défaite de son camp. Interrogé par Metro TV, il a affirmé que les responsables du NDC devaient s’unir autour du vainqueur. Et il s’est borné à appeler au bannissement de « certaines pratiques » au sein du parti et dans la conduite des affaires publiques, sans plus de détails. La raison du plus fort est bien souvent la meilleure…
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