Côte d’Ivoire : Mamadou Koulibaly claque la porte du parti de Laurent Gbagbo
Le chef par intérim du Front populaire ivoirien (FPI), Mamadou Koulibaly, a annoncé sa démission ce lundi, affirmant que ses cadres s’opposent à tout examen critique sur leur gestion du pays. Il ne quitte toutefois pas la scène politique : il reste président de l’Assemblée nationale et compte prendre la tête d’un nouveau parti.
« Si les cadres du FPI (Front populaire ivoirien, parti de l’ancien président Laurent Gbagbo) souhaitent continuer comme avant, j’arrêterai la politique pour me consacrer à l’enseignement et à la recherche ». C’est ce que confiait, Mamadou Koulibaly, le chef par intérim du FPI, après les critiques dont il faisait l’objet dans son camp, suite à une interview accordée à Jeune Afrique. Trois semaines plus tard, c’est chose faite. Ce lundi, Mamadou Koulibaly a mis sa menace a exécution. « Mon engagement au sein du FPI étant allé jusqu’à l’épuisement de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j’ai décidé (d’y) mettre un terme », a-t-il déclaré devant la presse ce lundi.
"Le problème c’est l’usure du pouvoir"
Mamadou Koulibaly reste en revanche président de l’Assemblée nationale. Il avait succédé à Pascal Affi Nguessan, en résidence surveillée dans le nord de la Côte d’Ivoire, à la tête du parti, dont il incarnait une vision « modérée ». Dans son interview à Jeune Afrique, il s’était montré très critique à l’endroit des dérives de son propre parti. « Le problème, c’est l’usure du pouvoir. Lorsque nous étions dans l’opposition, on faisait mieux avec moins de moyens, avait-il déclaré. […] On disait qu’on voulait ouvrir le marché ivoirien au monde entier mais, dans les faits, on a fait des deals avec les plus grosses entreprises françaises. »
Un nouveau parti, le Lider
Ces déclarations, et plus généralement ses velléités de refondation lui avaient attiré les foudres d’une partie des cadres. « Suite au cataclysme que nous venons de vivre, la haute direction du FPI refuse toujours un congrès-bilan et exclut tout changement, même indispensable, qui pourrait selon elle l’affaiblir, y voyant une traîtrise envers les camarades emprisonnés et exilés » a-t-il déclaré ce lundi.
Soupçonné par certains membres du FPI de vouloir créer son propre parti, il avait nié, affirmant ne pas avoir « l’argent pour le faire ». Mais ce lundi, il a annoncé son engagement en faveur d’un nouveau parti en cours de création : Liberté et démocratie pour la République (Lider). (avec AFP)
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