Condamné à 20 ans de prison, un Rwandais écope de la prison à perpétuité en appel
Un Rwandais de 43 ans, Joseph Mpambara, a été reconnu coupable de crime de guerre au cours du génocide de 1994 par la justice hollandaise. Il écope de la prison à perpétuité.
Joseph Mpambara regrette sans doute d’avoir fait appel de sa condamnation par la justice hollandaise à 20 ans de prison, en 2009. À l’époque, ce Rwandais avait été reconnu coupable de tortures ayant entraîné la mort de deux mères tutsies et de leurs quatre enfants, le 13 avril 1994, ainsi que d’avoir séquestré un couple rwando-allemand et son bébé plusieurs heures durant. Comme lui, le parquet avait décidé d’interjeter l’appel.
Ce jeudi, c’est à la prison à perpétuité que la chambre d’appel l’a condamné, à La Haye. En plus des faits qui lui avaient valu sa condamnation en 2009, il a cette fois été reconnu coupable de l’attaque d’une église protestante où s’étaient réfugiés des Tutsi à Mugonero, au cours de laquelle des centaines de personnes avaient été tuées.
Faits les plus graves "depuis la Seconde guerre mondiale"
« Des centaines de personnes ont littéralement été abattues ou blessées » à l’aide d’armes à feu ou de machettes, a affirmé le juge Raoul Dekkers, d’après qui Joseph Mpambara a « incité d’autres personnes à commettre (ces crimes) ».
Ces faits – pour lesquels il n’avait pas été reconnu coupable en 2009 – ont été qualifiés de « crime de guerre » par le juge. « Les faits dans cette affaire doivent être comptés parmi les crimes les plus graves jugés par un tribunal pénal néerlandais depuis la Seconde Guerre mondiale », a indiqué la cour d’appel de La Haye dans un communiqué.
Ces crimes « extrêmement graves » ont été commis pour des raisons « ethniques » et « discriminatoires » dans le cadre d’un « plan génocidaire », a estimé le juge. « Vous n’avez montré aucune compassion pour les Tutsis » durant le procès en appel, a-t-il encore lancé en direction de Joseph Mpambara, avant de trancher : « vous êtes resté sur votre opinion selon laquelle les victimes avaient mérité leur sort ».
Fils d’un riche commerçant, le coupable vivait aux Pays-Bas depuis 1998 lorsqu’il a été arrêté en août 2006 après l’ouverture d’une enquête contre lui par la justice néerlandaise – le pays étant doté d’une loi de « compétence universelle », sa justice peut poursuivre les individus suspectés de crimes de guerre s’ils résident sur son territoire.
Son frère, Obed Ruzindana, avait été condamné en 2001 à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité par le TPIR, à Arusha, en Tanzanie. (avec AFP)
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