Dakar Fashion Week : la mode africaine inspire le monde
Du 6 au 9 juillet avait lieu la Dakar Fashion Week, qui présentait 13 stylistes venus majoritairement d’Afrique de l’Ouest. Un évènement tremplin pour ces créateurs, alors que la mode africaine est justement… à la mode.
Un peu de paillettes et de glamour dans un monde… au bord de la crise de nerf. Après les événements violents des derniers jours à Dakar, c’est un peu la première image qui venait à l’esprit lors du défilé d’ouverture de la neuvième « fashion week » de la capitale sénégalaise, le 6 juillet.
Un rendez-vous de la mode africaine auxquels certains « people » ont répondu présents, comme la chanteuse Viviane Ndour, le footballeur Khalilou Fadiga et même les rappeurs du groupe HA2N, connus pour leur chanson « Désolé », qui fustige la compagnie d’électricité Senelec dont les délestages exaspèrent les Sénégalais.
Défilé loin des clichés sur l’Afrique
Bien loin de l’agitation de la rue, c’est dans un des restaurants huppés de la capitale que trois des treize stylistes invités ont ouvert le bal en présentant leur collection – l’Américaine d’origine sénégalaise Yolande Mancini, la Ghanéenne Beatrice Bee Arthur et le Sénégalais Diogomaye Diop.
Sans musique pour cause d’incident technique, mais sous les applaudissements chaleureux des spectateurs, les mannequins défilent sous les projecteurs. Étoffes vaporeuses, calebasse, graines et coquillages, batik, pagne en tissu traditionnel ou en wax, les créations sont un émerveillement pour les yeux.
La Fashion Week, « c’est le seul moment où nous pouvons mettre en avant une mode différente, en montrant le savoir-faire africain, en montrant une Afrique et un Sénégal différent, loin de l’aspect négatif véhiculé par beaucoup de médias », explique l’organisatrice de l’événement, la styliste Adama Paris.
Lors du défilé d’ouverture de la Dakar Fashion Week 2011, le 6 juillet.
© Damien Langry
Un monde tendance africaine
Un tremplin donc pour ces stylistes, alors que la mode africaine est justement devenue « tendance » ces dernières années. « Depuis trois ans, il y a au moins une page qui présente des vêtements ethnic africains dans tous les magazines de mode. Burberry, qui est quand même le classique britannique, a crée une ligne de vêtements en wax. C’est la tendance du moment », ajoute-t-elle.
Et Almamy Lo, directeur artistique de l’événement et rédacteur en chef du magazine Miss Ebène, de citer d’autres exemples. « Beyonce a fait la couverture du magazine de mode l’Officiel en reine africaine, avec du tissu 100% africain. Vogue Italie a fait un numéro 100% black et a vendu tout son stock ».
Aux États-Unis, je dis toujours que je suis une styliste sénégalaise.
Yolande Mancini, styliste
Dans le restaurant, les mannequins de Yolande Mancini défilent, vêtues de robes bustiers, souvent courtes et en tulle, noire, beige, vert-bleu. Des plumes colorées pendent à leurs oreilles et l’une d’entre elle est coiffée d’un de ces collier-serpent dorés qui s’adapte à toutes les formes.
Ancien mannequin partie très jeune du Sénégal, elle a créée sa ligne en Californie et présente ses modèles pour la première fois en Afrique. « Aux États-Unis, je dis toujours que je suis une styliste sénégalaise. Dans chacune de mes pièces j’essaye de mettre une touche africaine, et j’en suis fière », raconte-t-elle.
Adama Paris a elle aussi le plaisir de faire une grande première, en étant la première styliste africaine présente à la Modida Calida des Canaries pour présenter ses maillots de bain en wax, qui ont fait fureur. Autre succès, celui de la styliste sénégalaise Eva Gabara, qui a couru six défilés cette année et qui a travaillé pour Vlisco, célèbre marque de vêtements en wax.
Idrissa Diop, chanteur sénégalais et parrain de la Dakar Fashion Week depuis ses débuts, le confirme avec enthousiasme : « Aujourd’hui l’Afrique n’a plus rien à envier à qui que ce soit dans le domaine de la mode ».
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