Cameroun : le droit de vote bientôt acquis pour les Camerounais de l’étranger ?

Les Camerounais de l’étranger pourront-ils bientôt voter ? Cette question est l’objet d’un projet de loi déposé par le gouvernement de Yaoundé sur la table des députés à l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale le 6 juillet.

Paul Biya, président du Cameroun. © AFP

Paul Biya, président du Cameroun. © AFP

Publié le 6 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Les leaders politiques accueillent avec prudence le projet de loi portant sur le droit de vote des Camerounais vivants l’étranger, que vient de déposer le gouvernement à l’Assemblée nationale à Yaoundé. Le 6 juillet en mi-journée, les députés convoqués la veille en session extraordinaire du parlement ont reçu la mouture du texte qui, en sept articles, autorise le vote des citoyens de la diaspora, et précise que l’expression de leurs suffrages dans le cadre de la présidentielle et de référendums uniquement, se ferait à travers « le réseau diplomatique et consulaire du Cameroun à l’étranger ».

Une avancée historique

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L’Union pour la diaspora active (UDA), organisation de Camerounais très active en France, a réagi en premier à l’annonce du projet gouvernemental. « Le gouvernement ne peut pas parler du droit de vote des citoyens de la diaspora. Parce que l’article 2 de la constitution qui traite en son alinéa 3 du droit de vote ne fixe aucune disposition sur la résidence. Ça fait 13 ans qu’on se bat pour cela », a indiqué Célestin Djamen, président de l’UDA, par ailleurs homme politique et militant de l’opposition. Il affirme cependant que « si c’est adopté, l’avancée serait historique. Depuis l’indépendance du Cameroun en 1960, c’est la première possibilité qui s’offre à nous de voter ».

Le secrétaire national à la Communication du principal parti de l’opposition, le Social Democratic Front (SDF), Béatrice Anembom Munju, estime qu’il s’agit d’une avancée à condition qu’on instaure également le bulletin unique. Le SDF avait posé comme préalable à toute élection au Cameroun, onze conditionnalités dont le vote des citoyens de la diaspora. « Mais, dit-elle, compte tenu de la duplicité du parti au pouvoir, beaucoup de Camerounais vivant à l’étranger ont vu leur double nationalité niée par le pouvoir ».

Légaliser la double nationalité

Lors de sa visite à Paris en 2009, le président Paul Biya avait promis de rendre la double nationalité légale au Cameroun, et d’accorder le droit de vote aux Camerounais de la diaspora. Le recensement de la population lancé en 2005 n’a pas pris en compte les Camerounais de l’étranger, qui selon des sources officieuses, représenteraient une diaspora de 3,5 millions de personnes.

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Le projet déposé mercredi matin a toutes les chances d’être voté, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais au pouvoir disposant d’une majorité de plus de 2/3 au parlement.

 

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