Libéria : la campagne pour les élections est officiellement ouverte
La campagne électorale en vue des élections générales (présidentielle et législatives) est ouverte au Libéria. 1.7 million d’électeurs seront appelés à choisir leurs futurs dirigeants le 11 octobre.
Alors que la campagne électorale libérienne s’est ouverte officiellement le 5 juillet, la capitale Monrovia est restée très calme, aucun meeting politique d’envergure n’ayant été organisé. Un calme qui fait suite au discours télévisé de la veille prononcé par la présidente sortante Ellen Jonhson Sirleaf, candidate à sa propre succession. Elle a invité ses compatriotes à la responsabilité : « Je vous parle aujourd’hui, parce qu’en tant que présidente de ce pays, c’est mon devoir constitutionnel d’attirer l’attention de tous, sur la responsabilité collective qui est la nôtre de préserver la démocratie au Libéria. »
Le Libéria au rythme des élections jusqu’en octobre
Les paroles de la présidente inaugurent la publication par la Commission nationale électorale (NEC) du calendrier électoral qui va rythmer la vie de 3,5 millions de Libériens. Le premier rendez-vous est fixé au 9 juillet, date à laquelle débute l’accréditation des observateurs nationaux et internationaux, des représentants des partis et des candidats ainsi que des médias. Les candidats pourront quant à eux déposer leur candidature auprès de la NEC du 16 juillet au 15 août, après quoi, le 22 août, une liste provisoire des candidats sera publiée. Suivra le 23 août un référendum sur des modifications du code électoral. Le grand rendez-vous des Libériens avec les urnes est fixé au 11 octobre. Selon la NEC, près de vingt-cinq partis politiques, alliances et coalitions seront en lice.
Ellen Jonhson Sirleaf sera candidate
Ellen Jonhson Sirleaf, la présidente sortante – première femme élue à la tête d’un pays africain en 2005 – a dû composer pendant six années avec un pays meurtri par la guerre et l’instabilité entre 1989 et 2003. Alors qu’elle avait déclaré pendant sa campagne de 2005 qu’elle ne se présenterait qu’une seule fois aux élections, elle est pourtant, aujourd’hui, candidate à sa propre succession. Interviewée il y a quelques jours par Jeune Afrique, elle s’en est expliquée : « Je me représente parce que je veux qu’il y ait une continuité dans les politiques suivies, pour finir de remettre debout les institutions et l’économie. Nous devons continuer de travailler jusqu’à ce que la reconstruction soit irréversible, avec une paix et un développement durables. »
Les adversaires d’« Old Ma »
La présidente, que ses partisans surnomment "Old Ma" (Grand-maman), ne retrouvera pas face à elle son ancien rival de 2005, l’ex-footballeur George Weah. Il n’a pas été reconduit à la tête de son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC, principal parti d’opposition), représenté désormais par Winston Tubman, un neveu de l’ex-président William Tubman.
Elle sera en revanche confrontée à l’ex-seigneur de guerre, le sénateur Prince Johnson, surnommé « le monstre de Nimba », candidat de son parti, l’Union nationale pour le progrès démocratique. Sont en course également Charles Brumskine du Parti de la Liberté, le professeur Dew Mason, candidat de la Coalition nationale démocratique et l’autoproclamé candidat des jeunes, le pasteur Kennedy Sandy.
Face aux interrogations d’un regain de tensions entre partisans, la candidate sortante s’est montrée confiante dans les colonnes de Jeune Afrique, notamment au sujet de son principal adversaire Prince Johnson : « Bien sûr, certains politiciens vont tenter d’utiliser un discours qui divise, et les militants vont laisser libre cours à leurs passions. Mais, dans le fond, je ne suis pas inquiète (…) Il n’y a plus d’animosité entre nous ».
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