Famine en Afrique de l’Est : l’ONU redoute une « tragédie aux proportions inimaginables »

La sécheresse qui touche la Somalie, l’Éthiopie et le Kenya pourrait mener « à une tragédie humaine aux proportions inimaginables ». Les scènes insoutenables se multiplient dans des camps de réfugiés débordés.

Une femme et ses enfants au camp de réfugiés de Dadaab, le 5 juillet 2011 au Kenya. © AFP

Une femme et ses enfants au camp de réfugiés de Dadaab, le 5 juillet 2011 au Kenya. © AFP

Publié le 6 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Même lorsqu’ils atteignent enfin les camps de réfugiés au Kenya et en Ethiopie, les enfants somaliens, contraints à l’exil par la famine, sont parfois déjà trop affaiblis pour s’en sortir. Et c’est sans compter tous ceux qui ont perdu la vie sur la route…

Le constat est effroyable. Selon le Haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, la sécheresse qui touche actuellement la Somalie, le sud de l’Éthiopie et le Nord du Kenya, pourrait mener « à une tragédie humaine aux proportions inimaginables ».

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12 millions de personnes touchées

C’est le pire épisode climatique du genre depuis 60 ans et, combiné à la violence et l’instabilité politique en Somalie, il risque de mener à l’une des crises humanitaires les plus dramatiques, dans une région où celles-ci sont déjà tristement fréquentes. La proximité avec la précédente sécheresse, qui date d’il y a deux ans et dont la région ne s’est jamais véritablement remis, explique d’ailleurs en partie l’ampleur de celle de cette année.

Dans la Corne de l’Afrique, plus de 12 millions de personnes sont touchées par la crise alimentaire, selon la Croix-rouge. D’après le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) environ la moitié des enfants arrivants dans les camps de réfugiés situés en Ethiopie souffrent de malnutrition. « C’est tellement extrême, a expliqué Melissa Fleming, porte-parole du HCR. Nos employés disent qu’ils n’ont jamais vu de tel. » « Le plus tragique pour nous, c’est de constater que des enfants arrivent si affaiblis qu’en dépit de nos soins d’urgence […] ils meurent dans les 24 heures », s’est-elle alarméé.

Selon les estimations du HCR, un quart des Somaliens ont dû quitter leur foyer pour d’autres régions ou pour l’étranger. 400 000 d’entre eux, dont au moins 30 000 de plus au cours du seul mois de juin, sont réfugiés au camp de Dadaab, situé dans le Nord du Kenya, à 80 kilomètres de la frontière somalienne, le plus grand camp de réfugiés au monde.

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Un camp de 20 000 places a récemment été ouvert dans le sud-est de l’Éthiopie, mais il a déjà presque atteint sa capacité maximale, et d’autres ouvertures sont prévues. Les besoins sont urgents et massifs, affirme l’organisation qui en appelle aux donneurs individuels.

Mais l’Éthiopie, qui accueille, avec son voisin kényan, un large flot de réfugiés, n’est pas épargnée. Selon des responsables d’organisations humanitaires, un demi-million de têtes de bétail auraient été perdues du fait de la sécheresse dans ce pays. (avec AFP)

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