Libye : la France interrompt ses parachutages d’armes

La France a annoncé par la voix de son ministre de la Défense, Gérard Longuet, l’arrêt des parachutages d’armes à destination des rebelles libyens. Alors que sur le terrain les bombardements se poursuivent, en coulisses les actions diplomatiques ne sont pas abandonnées.

Des rebelles libyens à Ajdabiya, le 4 juillet 2011. © AFP

Des rebelles libyens à Ajdabiya, le 4 juillet 2011. © AFP

Publié le 5 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, s’est exprimé mardi devant la presse à Paris pour annoncer la fin des parachutages d’armes à destination des rebelles libyens du Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rebellion). « Les parachutages ne sont plus nécessaires », a-t-il déclaré. Ajoutant que s’ils l’ont été les semaines précédentes, c’est parce que « des territoires organisaient leur autonomie. »

"Principe de réalité"

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Par ailleurs, le ministre de la Défense a fait savoir qu’il n’est pas favorable à une grande offensive des rebelles sur Tripoli. Position qu’il a justifiée en rappelant la réalité de l’organisation rebelle qui rendrait délicate une telle offensive : « Nous ne sommes pas aujourd’hui dans un système stabilisé, centralisé, obéissant dans toutes ses implications sur le terrain à une autorité unique ».

C’est entendu : la décision française vaut pour respect du « principe de réalité ». Mais elle témoigne aussi des divergences au sein de la coalition internationale sur le conflit libyen. Lundi à Sotchi, lors réunion du conseil Russie-Otan, les responsables russes ont martelé que les résolutions de l’ONU sur ce dossier n’autorisaient pas « à n’importe qui de faire n’importe quoi ».

La voie diplomatique toujours explorée

Parallèlement aux frappes aériennes de l’Otan, la voie diplomatique n’est pas pour autant abandonnée, et c’est la Turquie qui prend la tête des initiatives. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s’est rendu dimanche à Benghazi où il a reconnu le CNT comme « le représentant légitime du peuple libyen ». Ce mardi un rendez-vous à Ankara devait réunir des représentants de l’ONU, de la rébellion libyenne et du groupe de contact sur la Libye. La Turquie accueillera à nouveau ce même groupe de contact à Istanbul le 15 juillet prochain.

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Une action diplomatique qui s’ajoute à celle menée depuis plusieurs semaine par l’Union africaine (UA). Mais les solutions proposées par cette dernière se heurtent encore au refus catégorique des rebelles d’envisager quoi que ce soit sans le départ de Mouammar Kadhafi. Le contact entre les rebelles et Tripoli n’est pas pour autant rompu, des rencontres officieuses doivent avoir lieu entre les deux parties dans des capitales arabes et européennes (à Rome notamment), a indiqué le régime Libyen.

En attendant une éventuelle issue diplomatique c’est bien sur le terrain que les opérations se poursuivent : dimanche et lundi l’OTAN s’est livré à 130 frappes sur les trois principaux fronts autour de Tripoli, Misrata et Brega.

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