Burkina Faso : l’administration publique est mauvaise élève

L’Autorité supérieure de contrôle d’État (ASCE) du Burkina Faso, chargée d’inspecter l’administration publique, a remis son rapport général d’activités 2010 au président Blaise Compaoré. Le document est sans ambiguïtés, il fait état d’importantes insuffisances.

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, en 2004. © Reuters

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, en 2004. © Reuters

Publié le 5 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

L’administration publique du Burkina Faso n’est pas très bonne élève, elle ne suit pas encore suffisamment les recommandations qui lui sont données pour améliorer son fonctionnement. C’est du moins ce que révèle un rapport de l’ASCE signé par le contrôleur général Henri Bruno Bessin. Les observations et conclusions présentées sont fondées sur plusieurs critères d’évaluation comme la mise en œuvre des recommandations énoncées dans le rapport 2009, le suivi de la mise en œuvre des conventions internationales contre la corruption la sensibilisation sur la lutte contre la corruption ou encore l’existence de malversations financières.

Au terme des 101 pages du document, il ressort que l’administration publique burkinabé connaît d’importantes insuffisances à tous les étages :

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– Marchés publics : « non-respect de la réglementation générale des marchés publics et des délégations de service public notamment la mise en concurrence ».

– Organisation administrative : « manque d’organigramme fonctionnel, absence de description de postes, inadéquation entre profil et poste, lenteur dans la mise en œuvre des recommandations ».

– Projets, programmes et fonds : « insuffisance de contrôle et de suivi-évaluation des projets, abus des biens des projets, mauvaise dévolution des biens des projets, insuffisance de contrôle des régies de recettes et d’avance, nombreuses dépenses inéligibles ».

Six fonctionnaires sur dix en retard

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L’ASCE révèle également que plus de six fonctionnaires sur dix arrive en retard au travail et près d’un quart des contrôles effectués fait ressortir des malversations financières.

Ces importants dysfonctionnements touchent presque tous les secteurs de l’administration publique. Une note positive néanmoins, les contrôleurs se réjouissent qu’ « en 2010 l’intensification des contrôles a permis d’améliorer la gestion des finances publiques et des biens de l’État .

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Pour 2011, l’ASCE projette, « dans la perspective du renforcement de la bonne gouvernance » d’entreprendre plusieurs actions. Notamment, la promotion et le renforcement des mesures de prévention et de lutte contre la corruption et la criminalité économique et financière.

L’ASCE n’a pas compétence à sanctionner des auteurs présumés d’actes illégaux mais de faire des recommandations à l’autorité compétente pour le faire. Dans certains cas, comme elle le souligne, ses recommandations sont suivies. Dans d’autres non…

 

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