Côte d’Ivoire : Blé Goudé « prêt à comparaître » devant la justice, si…

…Ouattara est également jugé. C’est ce qu’a déclaré l’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo dans une interview à RFI.

Charles Blé Goudé lors d’une manifestation pro-Gbagbo, le 25 mars 2011 à Abidjan. © AFP

Charles Blé Goudé lors d’une manifestation pro-Gbagbo, le 25 mars 2011 à Abidjan. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 5 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Une nouvelle fois, Charles Blé Goudé contre-attaque. Poursuivi par la justice ivoirienne, qui a émis un mandat d’arrêt international contre lui, l’ex-général de la rue pro-Gbagbo pose une condition pour se livrer et être jugé : que l’actuel président de Côte d’Ivoire soit lui aussi confronté à des juges. « Vous savez très bien qu’il a commis des actes, que des hommes ont commis des actes ignobles en son nom alors je suis prêt à comparaître, mon voisin doit être M. Ouattara, mon voisin doit être Soro Guillaume [le Premier ministre, NDLR] et ensemble nous allons comparaître devant la justice », a déclaré l’ancien leader des « Jeunes patriotes » dans une interview à Radio France internationale (RFI).

En plus du mandat d’arrêt de la justice ivoirienne, Blé Goudé est sous sanctions des Nations unies depuis 2006, avec un gel des avoirs et une interdiction de voyager. En exil, il s’exprimait apparemment depuis un pays africain – peut-être le Bénin ou le Ghana, pays où de nombreuses personnalités de l’ancien régime se sont exilées.

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Changement de registre

Alors que dans une précédente interview à Jeune Afrique, il se disait prêt à « jouer sa partition » sur le chemin de la paix ivoirienne, après avoir été en première ligne conte Ouattara, Blé Goudé change désormais de registre. Et s’évertue à fustiger le nouveau régime du président élu Alassane Ouattara. « Rien ne me surprend du tout car depuis que Ouattara est au pouvoir, il y a une justice à double vitesse. Il a peur d’une opposition significative, il a décidé d’installer son pouvoir dans la terreur, tous les signes […] d’un pouvoir dictatorial sont là et visibles », dit-il.

« Ce pouvoir ne va pas bien loin, Ouattara fait comme si son pouvoir avait comme seul objectif de traquer, de tuer, de poursuivre tous ceux qui ont été plus ou moins proches de Gbagbo », ajoute-t-il. Sauf que les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) de M. Ouattara sont surtout accusées d’exactions envers les civils, durant et après la crise postélectorale. La Côte d’Ivoire n’est toujours pas redevenue un État de droit, les FRCI faisant régner leur loi, servant de force policière aussi bien que militaire. Comme si Alassane Ouattara et Guillaume Soro étaient impuissants à contrôler leurs troupes.

Une mission de la Cour pénale internationale (CPI) est d’ailleurs en cours dans le pays pour évaluer la situation sécuritaire, avant une éventuelle enquête pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, qui viserait – selon les assurances du procureur de la CPI – les deux camps. (avec AFP)

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