Égypte : nouvelle explosion d’un gazoduc dans le Sinaï

Un gazoduc égyptien fournissant Israël et la Jordanie a été visé par un attentat dans la nuit de dimanche à lundi dans la péninsule du Sinaï.

Nouvelle explosion d’un gazoduc dans le Sinaï le 4 juillet 2011. © AFP

Nouvelle explosion d’un gazoduc dans le Sinaï le 4 juillet 2011. © AFP

Publié le 4 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

C’est le troisième attentat de ce type depuis février. L’explosion n’a pas fait de victime mais a provoqué l’arrêt de l’alimentation en gaz vers Israël et la Jordanie, expliquent des sources officielles égyptiennes.

« L’incendie était sous contrôle lundi et l’Égypte espère reprendre les fournitures le plus rapidement possible après des travaux de réfection », a affirmé le chef de la compagnie gazière égyptienne Gasco, Magdi Tawfiq, cité par l’agence officielle Mena.

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Un premier attentat avait eu lieu en février dans le nord du Sinaï, suivie d’une seconde tentative en mars qui s’était soldée par un échec. Mais le 27 avril, le centre de distribution et d’exportation du gazoduc desservant Israël et la Jordanie, situé non loin de la ville d’al-Arich, fut la cible d’une explosion.

Les autorités égyptiennes avaient alors décidé de couper l’approvisionnement de ses deux voisins et principaux clients régionaux, avant que les fournitures ne reprennent le 10 juin, un mois et demi.

Auteurs inconnus

Le gouverneur du Nord-Sinaï a dénoncé un acte terroriste visant à porter atteinte à la stabilité et à la sécurité de la péninsule, sans toutefois donner de précision sur les auteurs de cet acte.

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« Peu avant l’explosion, un véhicule a été aperçu garé devant la zone de Bir al-Abd, à 80 kilomètres de la ville d’Al-Arich, principale localité du Nord-Sinaï », a quant à lui indiqué un responsable des services de sécurité. Ce dernier affirme que l’explosion a été provoquée par une bombe commandée à distance.

La piste d’Al-Qaïda a été plusieurs fois évoquée. Fin mai, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou affirmait que « l’Égypte [avait] du mal à exercer sa souveraineté sur le Sinaï. Des groupes terroristes internationaux se mobilisent pour y accentuer leur présence aux abords de la bande de Gaza ». Il avait également précisé que le Hamas « [avait] réduit ses activités en Syrie, à la suite de la contestation dans ce pays, pour les transférer en Égypte ».

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Ces allégations avaient cependant été rapidement démenties par les autorités égyptiennes qui niaient toute présence d’Al-Qaïda dans la péninsule du Sinaï. L’organisation terroriste n’a par ailleurs jamais revendiqué ces attaques.

Un dossier explosif

La livraison de gaz égyptien à Israël est un sujet sensible. La chute de l’ancien président Moubarak a permis de révéler au grand jour les détails de l’accord qui lie le pays à son voisin israélien. Ces accords, signés en 2005, prévoyaient l’exportation annuelle de 1,7 milliard de mètres cube de gaz par an pendant vingt ans, et ce à des prix préférentiels très largement inférieurs aux cours mondiaux.

Mais en Mars 2012, les nouvelles autorités égyptiennes avaient décidé de revoir tous les accords gaziers et d’ouvrir des enquêtes concernant ces contrats controversés. L’homme d’affaires égyptien, Hussein Salem, responsable en partie de la signature de ces accords a été arrêté le 18 juin à Madrid.

L’enjeu est énorme et pourrait déstabiliser les relations égypto-israéliennes, déjà mises à mal par la révolution. L’Égypte fournit en effet 43 % du gaz naturel consommé en Israël, où 40 % de l’électricité est produite à partir de cette source d’énergie. (Avec AFP)
 

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