Libye : Tripoli bientôt à la portée de la rébellion ?

Les rebelles libyens ont annoncé mettre en place une offensive majeure sur le front Ouest, qui devrait leur permettre de viser Tripoli, tandis que les bombardements de l’Otan s’accélèrent dans la zone. Malgré les tentatives de médiation internationale, la possibilité d’une issue diplomatique au conflit semble s’éloigner.

Des rebelles libyens sur le front ouest, à Bi al-Ghanam, à 50 km de Tripoli, le 1er juillet 2011. © AFP

Des rebelles libyens sur le front ouest, à Bi al-Ghanam, à 50 km de Tripoli, le 1er juillet 2011. © AFP

Publié le 4 juillet 2011 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour à 17h40.

Le ton se durcit contre le régime de Mouammar Kadhafi. La rébellion a annoncé son intention de lancer une offensive majeure sur le front Ouest, avec, en ligne de mire Tripoli, la capitale de la Libye et bastion du « Guide ». La frappe devrait intervenir dans les quarante-huit heures, c’est ce qu’à annoncé dimanche le porte-parole militaire, Ahmed Omar Bani.

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L’objectif de cette offensive ? Récupérer les secteurs sud de Tripoli, et notamment Bir Al-Ghanam, un carrefour stratégique à environ 50 km au sud de la capitale. Un choix stratégique qui permettrait aux rebelles d’être à portée de canon de Tripoli. « Dans les deux prochains jours, il y aura du nouveau sur cette ligne de front », a assuré le porte-parole à Benghazi.

Cette région avait été reprise par l’armée libyenne, et les insurgés avaient dû se réfugier dans le Djebel Nefoussa. Avec l’aide de l’Otan, qui bombarde ce secteur, ils espèrent désormais pouvoir la contrôler à nouveau. L’organisation atlantique a par ailleurs déclaré avoir intensifié les bombardements dans l’Ouest et détruit une cinquantaine d’objectifs militaires cette semaine.C’est dans cette même région que les insurgés des montagnes ont reçu les armes larguées par la France.

Durcissement de ton

Ces offensives militaires vont de pair avec le durcissement de ton de la communauté internationale. La Turquie a finalement retiré définitivement son ambassadeur à Tripoli, et a reconnu dimanche le Conseil national de transition (CNT) comme « le représentant légitime du peuple libyen », comme l’a annoncé le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, en visite à Benghazi.

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Le président sud-africain Jacob Zuma s’est rendu de son côté en Russie, afin de mener des entretiens sur la crise libyenne. À Sotchi, sur les bords de la Mer Noire, il a rencontré son homologue Dimitri Medvedev, en marge d’une réunion du Conseil Otan-Russie, consacré notamment à la Libye. Lors de cette rencontre, qui rassemblera les ambassadeurs des 28 États membres de l’Otan pour des pourparlers avec le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, Moscou et Prétoria pourraient appeler l’Alliance à cesser ses attaques aériennes contre le régime de Tripoli.

À l’instar de l’Afrique du Sud, la Russie cherche une issue diplomatique au conflit, en jouant le rôle de médiateur. Mi-juin, le président Dimitri Medvedev avait envoyé en Libye un émissaire pour discuter avec les deux belligérants, déclarant que le colonel Kadhafi devait se retirer du pouvoir. Mais Moscou a aussi protesté contre l’intensité des raids aériens de l’Otan.

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Clash entre le CNT et l’UA

Malgré ces tentatives, le spectre d’une issue diplomatique semble s’éloigner de plus en plus. Les rebelles ont rejeté dimanche un accord-cadre préparé par l’Union africaine (UA), qui était réunie vendredi en Guinée équatoriale, afin de préparer un document de sortie de crise. Le motif de ce rejet ? La non inclusion dans le pacte du « départ de Kadhafi, de ses fils et de son cercle rapproché », a précisé Abdel Hafiz Ghoga, un de leurs porte-parole, une question qui avait fait débat entre les pays membres de l’UA lors de ce sommet.

Même si l’accord-cadre prévoit d’écarter le colonel Kadhafi des négociations, l’exigence de son départ avait été « réitérée à plus d’une occasion » par les rebelles, sachant qu’ « aucune future proposition ne doit inclure un quelconque avenir (à la tête du pays) pour Kadhafi et son cercle rapproché ». L’UA a, en outre, refusé d’appliquer le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le dirigeant libyen pour crimes contre l’humanité.
(Avec AFP)
 

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