Simplice Kouadio Koffi : « Nous attendons l’autorisation du Conseil constitutionnel pour inculper Gbagbo »

Le procureur de la République d’Abidjan explique à jeuneafrique.com pourquoi l’inculpation de l’ex-président Laurent Gbagbo n’est toujours pas formalisée, plus de deux mois après l’arrestation de ce dernier. Interview.

Simplice Kouadio Koffi (à gauche) et Fofié Kouakou, geôlier de Gbagbo à Korhogo. © AFP

Simplice Kouadio Koffi (à gauche) et Fofié Kouakou, geôlier de Gbagbo à Korhogo. © AFP

Publié le 1 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Jeuneafrique.com : Qu’en est il de la procédure contre Laurent Gbagbo ?

Simplice Kouadio Koffi : Le statut de l’ancien président Laurent Gbagbo lui donne droit à une procédure assez spéciale. De par son statut d’ancien chef de l’État de Côte d’Ivoire, il est de facto membre du Conseil constitutionnel selon nos textes de loi et nous oblige à agir autrement. Nous sommes en train d’organiser nos services afin d’adresser une requête au Conseil pour qu’il autorise des poursuites contre Laurent Gbagbo. C’est pourquoi celui-ci n’a pas été inculpé. La justice et le droit sont au cœur de nos actions. Une fois l’autorisation obtenue, la procédure suivra son cours normal.

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Pouvez-vous faire le point sur les procédures judiciaires engagées depuis le 29 avril contre l’ancien pouvoir ?

Il faut retenir que les procédures ouvertes récemment comportent trois volets. Il y a les « infractions sur les biens », les « infractions relatives à la sûreté de l’État » et les « crimes de sang ». Nous avons achevés les deux premiers volets au cours desquels plus de 100 personnes ont été entendues, dont 22 inculpées, c’est-à-dire mis en examen. Et des mandats d’arrêts ont été lancés contre des suspects en fuite. Sont concernés, Charles Blé Goudé, Ahoua Don Mello, Philippe Attey et Raymond Koudou Kessié, l’ancien ambassadeur de Côte d’Ivoire en Israël. Nous avons ouvert plusieurs informations judiciaires et les juges d’instructions de deux cabinets que nous avons saisis sont à la tâche. L’enquête se poursuit en ce qui concerne le volet « crimes de sang ».

Pouvez-vous confirmer que toutes les personnalités de l’hôtel de la Nouvelle Pergola d’Abidjan ne sont plus en résidence surveillée ?

La totalité des membres du gouvernement de l’ancien président Laurent Gbagbo qui se trouvent à la Pergola sont inculpés et placés en détention préventive. Ils ne sont plus en résidence surveillée. Il faut que les choses soient claires. La résidence surveillée est une mesure administrative et non judiciaire. Toutes les personnes inculpées qui sont à la Pergola, seront transférées en prison dès de la réhabilitation des centres de détention. Les choses seront ainsi normalisées.

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Propos recueillis par Baudelaire Mieu, à Abidjan

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