Aïcha Kadhafi : « Nous sommes prêts à nous allier avec le diable »

Dans un entretien à la chaîne de télévision France 2, la fille du dirigeant libyen a reconnu que des négociations étaient en cours avec les rebelles du CNT. Pour elle, les bombardements de la France en Libye n’ont qu’une explication : la volonté de Sarkozy de se maintenir au pouvoir.

Le diable pour Aïcha Kaddafi : des femmes soutenant la rébellion à Benghazi. © AFP

Le diable pour Aïcha Kaddafi : des femmes soutenant la rébellion à Benghazi. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 1 juillet 2011 Lecture : 1 minute.

Son père Mouammar Kadhafi et son frère Seif el-Islam étant tous deux sous le coup de mandats d’arrêt de la CPI pour crimes contre l’humanité, Aïcha Kadhafi monte au front. Dans une interview à la chaîne France 2, l’avocate de 35 ans défend le régime de son père bec et ongles, tout en concédant que Tripoli et Benghazi sont en contact. « Il y a actuellement des négociations directes et indirectes. Nous œuvrons pour que cesse de couler le sang des Libyens et pour cela nous sommes prêts à nous allier avec le diable, les rebelles armés », déclare-t-elle.

Pas sûr que le vocabulaire qu’elle emploie soit celui de la diplomatie, encore moins celui de la paix ou de la concorde, toujours est-il que la fille du dirigeant libyen refuse de rejeter directement un éventuel exil de son père – une solution à la crise en Libye également évoquée actuellement au 17e sommet de l’UA à Malabo. « Où voulez-vous qu’il parte ? Ici, c’est son pays, sa terre, son peuple… Où va-t-il partir ? Il y a une chose que vous ne comprendrez jamais, c’est que mon père est un symbole… un Guide. »

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Corde sensible

De son côté, l’opposition libyenne a plusieurs fois évoqué des « négociations jamais directes », « par le biais d’intermédiaires ». La rébellion s’était aussi montrée ouverte à l’idée de voir Mouammar Kadhafi rester au pays s’il acceptait de quitter le pouvoir.

Aïcha Kadhafi joue aussi sur la corde sensible et dénonce l’intervention de la coalition en s’adressant aux « mères et aux femmes des pilotes français qui […] bombardent ». « J’ai déjà perdu un de mes enfants […] Vos maris n’œuvrent pas pour protéger les civils en Libye. Ils tuent mon peuple et nos enfants. Et tout cela pour quoi faire ? Pour satisfaire Sarkozy qui croit que plus il tue des Libyens, plus il gagne de voix aux élections. » (avec AFP)

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