Omar el-Béchir reçu avec les honneurs à Pékin malgré les mandats d’arrêts de la CPI

Le président soudanais Omar el-Béchir a été reçu en grande pompe Pékin depuis son arrivée mardi. Il démontre que les mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale, dont il est l’objet, ne l’empêchent pas de visiter la deuxième puissance économique mondiale.

Le président chinois Hu Jintao et son homologue soudanais Omar el-Béchir, le 29 juin à Pékin. © AFP

Le président chinois Hu Jintao et son homologue soudanais Omar el-Béchir, le 29 juin à Pékin. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 30 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Malgré les mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale (CPI) et la perspective de l’indépendance du Sud-Soudan, Khartoum et Pékin n’ont jamais paru aussi proches.

C’est en tout cas ce que suggérait la mise en scène chinoise de la réception du président soudanais Omar el-Béchir. « M. El-Béchir, vous êtes un invité qui vient de loin, nous vous souhaitons la bienvenue », a déclaré le président chinois Hu Jintao en le recevant au Grand Palais du peuple dans le cadre de cette visite d’État.

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Omar el-Béchir a pour sa part qualifié son homologue chinois de « frère et ami » en le remerciant pour « l’accueil chaleureux » reçu depuis son arrivée à Pékin mardi.

Le pétrole du Sud-Soudan

Les deux pays ont ensuite signé plusieurs accords, prêts et contrats, portant notamment sur la coopération économique et technologique, le développement des infrastructures soudanaises et l’exploitation du pétrole. Sur ce dernier point, aucun détail n’a toutefois été rendu public.

La Chine est le premier acheteur de pétrole soudanais. La perspective de l’indépendance du Sud-Soudan, qui doit être proclamée le 9 juillet, alors que le pays concentre la majorité des réserves, aurait de quoi inquiéter Pékin. Omar el-Béchir s’est donc employé à rassurer ses hôtes, assurant que l’indépendance du Sud-Soudan « n’affecterait pas la relation » entre Khartoum et Pékin, loué comme un « vrai partenaire ».

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Rompre l’isolement international

Comme toutes les visites à l’étranger d’Omar el-Béchir, sous le coup de deux mandats d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre, génocide et crimes contre l’humanité au Darfour, cette visite a aussi pris un tour politique. Le président soudanais faisait la démonstration qu’il n’était pas isolé sur la scène internationale, au moment même où le « Guide » libyen Mouammar Kadhafi devenait le deuxième chef d’État en exercice après lui à être visé par un mandat d’arrêt de la Cour.

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Les États-Unis ont critiqué l’accueil réservé par Pékin au président soudanais. « Nous continuons de nous opposer aux invitations […] d’inculpés par la CPI », a réagi Victoria Nuland, la porte-parole du département d’État.

La Chine « réserve son opinion sur la mise en examen du président El-Béchir par la CPI », a répondu le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei, après avoir souligné que, n’étant pas membre de cette juridiction internationale, elle n’était pas tenue de l’extrader. (avec AFP)

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