Israël – Palestine : une nouvelle « flottille de paix » pour Gaza

Israël se dit déterminé à intercepter une nouvelle flottille humanitaire à destination de Gaza, dont le départ est prévu en fin de semaine. Les organisateurs dénoncent des pressions de l’État hébreu qui continue d’imposer un blocus condamné par l’ONU.

Un vaisseau militaire israélien (à g.) escorte l’un des bateaux de la flottille, le 31 mai 2010. © AFP

Un vaisseau militaire israélien (à g.) escorte l’un des bateaux de la flottille, le 31 mai 2010. © AFP

Publié le 28 juin 2011 Lecture : 3 minutes.

« L’État d’Israël est déterminé à empêcher l’arrivée de la flottille à Gaza ». Le message, qui provient d’un communiqué du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou diffusé lundi, est clair : l’État hébreu ne laissera pas de nouvelles embarcations internationales transportant de l’aide humanitaire entrer sur le territoire palestinien.

L’arrivée annoncée d’une prochaine flottille internationale a déclenché dimanche une délibération du cabinet de sécurité israélien, qui regroupe les principaux ministres du gouvernement. « Les ministres ont décidé de ne pas autoriser les bateaux à jeter l’ancre à Gaza, même s’ils seront autorisés à décharger leur cargaison à Ashdod (port israélien) ou dans le port égyptien d’El-Arish », a ensuite déclaré la radio militaire. Une décision qui ne dévie pas d’un iota de celles qui avaient été prises concernant les précédentes opérations du même type.

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Comme il y a un an, l’armée israélienne a annoncé craindre la présence « d’éléments radicaux » (comprendre islamistes) au sein des passagers de la flottille, suite à l’obtention d’informations provenant du renseignement militaire. « Leur intention est manifestement de provoquer, ils cherchent la confrontation et le sang et à passer à la télévision », a fustigé mardi le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman à la radio israélienne.

Collaboration sous condition

Autre cause de réticence, Israël dit être certain « qu’un des bateaux transporte des produits chimiques incendiaires dangereux », comme l’a annoncé la porte-parole de l’armée nationale Avital Leibovitz. En cas ou le contraire serait prouvé, l’armée s’est dite prête à collaborer – à ses conditions – avec la flottille : « si aucune arme ou munition n’est trouvée, la cargaison sera transférée dans sa totalité à Gaza », a annoncé la radio militaire.

En tout, neuf ou dix bateaux devraient tenter d’accoster à Gaza. Des militants pro-palestiniens venus de 22 pays y sont embarqués pour livrer de l’aide humanitaire aux Palestiniens sous blocus d’Israël. Ils seraient 350 en tout, et parmi eux, des députés français, suédois, norvégiens et espagnols, des artistes, des écrivains, dont pour la seconde fois l’auteur de polars suédois Henning Mankell, ainsi que 30 à 50 journalistes.

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Ces derniers ont d’ailleurs échappé aux sanctions prévues par Israël à leur encontre. Soucieux de ne pas répéter le fiasco de l’an dernier, les autorités sont revenues lundi sur leur décision d’interdire les membres de médias internationaux d’entrée sur le territoire israélien pendant une période de 10 ans. Tous les participants devraient se retrouver jeudi ou vendredi au large de la Crète, ont indiqué les organisateurs.

Du côté des pays concernés par cette opération, les recommandations et réactions sont mitigées. D’après une annonce de la radio publique, l’Égypte aurait déjà accepté l’accostage des bateaux au port d’El-Arish, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la frontière égyptienne avec Gaza. En Grèce, selon les militants pro-palestiniens, les autorités feraient obstacle au départ de la flottille via des procédures administratives. Le pays subirait des « pressions d’Israël », et l’un des organisateurs de l’opération a par ailleurs noté lundi soir la détérioration de l’un des navires concerné, un « acte de sabotage », selon lui.

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Contacts entre Tel-Aviv et Ankara

À l’instar de la Grèce, Les États-Unis et la France ont déconseillé à leurs nationaux de monter sur l’une des embarcations, craignant une répétition du drame de « la flottille de la liberté » pour Gaza en 2010. Dans cette opération humanitaire qui avait tenté de briser le blocus israélien, l’attaque d’un commando israéliens contre le ferry turc Navi Marmara, avait coûté la vie à neuf militants.

Le même navire turc s’est retiré la semaine dernière de la nouvelle expédition. Les souvenirs de l’attaque sont encore douloureux et pèsent sur les relations entre Israël et la Turquie. L’an dernier, Istanbul avait déclaré par la voix de son président Abdullah Gül que les relations avec Israël, ancien allié stratégique d’Ankara, ne seraient plus jamais les mêmes. Depuis lors, les tentatives de réconciliation étaient restées vaines.

Mais la donne pourrait aujourd’hui changer. Selon le quotidien israélien Haaretz, paru ce mardi, les deux pays mèneraient secrètement des pourparlers pour tenter de trouver une issue à la crise diplomatique. Les contacts seraient menés par un envoyé du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et par le sous-secrétaire au ministère turc des Affaires étrangères, Feridun Sinirlioglu. (Avec agences)

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