Libye : cent jours de raids et l’Otan dans l’impasse
Après cent jours de frappes aériennes en Libye, l’Otan semble aujourd’hui se trouver dans l’incapacité de favoriser la progression des rebelles vers l’Ouest de la Libye et Tripoli, qui reste aux mains du colonel Mouammar Kadhafi.
Cent jours et 5 000 raids aériens après la première offensive menée le 19 mars par Washington, Paris et Londres, sous mandat de l’ONU, l’Ouest de la Libye et Tripoli restent fermement entre les mains du colonel Mouammar Kadhafi.
L’Otan, aux commandes de « l’opération Protecteur unifié » depuis le 31 mars, bombarde pourtant quotidiennement une cinquantaine de sites, dont la plupart se trouvent dans la capitale et ses environs. Les régions de Misrata et Brega à l’Est de Tripoli, ainsi que les montagnes de Nafoussa au Sud font également l’objet d’attaques ciblées. Une intensité de frappes qui ne suffit pourtant pas à déloger les forces loyalistes libyennes de leurs positions.
Maintenir les positions coûte que coûte
Si au départ l’Otan a pu se féliciter d’avoir repoussé les troupes de Kadhafi de Benghazi et de Misrata, la situation n’est pas totalement sous le contrôle des rebelles qui doivent y maintenir dfficilement leurs positions, ainsi qu’ à Ajdabiya et Brega. Chaque jour, ils essuient des tirs de roquettes et déplorent des victimes. Si la journée de dimanche a été « calme » à Ajdabiya, Moussa Maghrebi, rebelle basé dans la région précise que malgré tout « les troupes restent sur leurs positions ».
Bien que mal équipée, l’armée des insurgés, composée de force irrégulières et de déserteurs, progresse vers Tripoli depuis les Montagnes de Nafoussa. Sur place, le correspondant de l’AFP a précisé qu’elle se trouvait lundi à 50 Km de la capitale après avoir pris aux pro-Kadhafi une petite colline, dernier rempart situé à 15 Km du verrou stratégique de Bir el-Ghanam.
L’intervention de l’Otan toujours soutenue à l’Est
Le succès des frappes de l’Otan est mitigé, mais les Lybiens de l’Est soutiennent toujours l’action de l’alliance. Pour beaucoup d’entre eux, elle a permis d’empêcher des massacres sur les populations civiles.
Moussa Mbarak Al-Okaili, 46 ans, est l’un d’eux. Il y a cent jours, il a perdu son frère Mohammed. Pilote de chasse, il a été abattu par les forces au sol de Kadhafi alors qu’il était aux commandes de son MiG-23. « S’il n’y avait pas eu l’Otan ou des gens comme mon frère, l’armée de Kadhafi serait entrée dans Benghazi », déclare-t-il.
L’impasse préférable au carnage
Un argument qui a du poids pour les partisans de la poursuite des raids aériens à l’heure où des divergences commencent à se faire entendre au sein même de l’Alliance atlantique. L’Italie, par exemple, commence à évoquer l’idée d’un cessez-le-feu.
« Il y a trois mois, Benghazi était menacée et Misrata était assiégée, et regardez donc, en comparaison, où nous en sommes maintenant », a rappelé Oana Lungescu, une porte-parole de l’Otan. (Avec AFP)
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