Amr Moussa, ses « scrupules » quant au sort des civils en Libye et le statu quo syrien

Le sort des civils en Libye commence à sérieusement inquiéter la communauté internationale. Amr Moussa, mais aussi le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, se déclarent concernés par la situation des Libyens pris entre deux feux.

Amr Moussa, le 2 mars 2011 au Caire. © Khaled Desouki/AFP

Amr Moussa, le 2 mars 2011 au Caire. © Khaled Desouki/AFP

Publié le 22 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Devant une commission de la Chambre des députés, le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a réclamé mercredi « une suspension immédiate des hostilités » en Libye afin d’instaurer des couloirs humanitaires pour aider la population. Des propos qui font écho à ceux de l’ancien secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa qui, dans une interview le même jour au quotidien britannique The Guardian, a fait part de ses « scrupules » après les pertes civiles imputées par Tripoli à l’Otan.

Temps de la "solution politique" en Libye

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« Quand je vois des enfants se faire tuer, mon devoir est d’avoir des scrupules. C’est pourquoi j’ai mis en garde contre le risque de pertes civiles », avait déclaré Amr Moussa peu après les accusations faites par le régime libyen à l’encontre de l’Otan.

L’ancien chef de la Ligue arabe et candidat à la présidence égyptienne avait soutenu le lancement des frappes aériennes en Libye afin de protéger les populations civiles qui étaient victimes d’attaques des forces loyalistes. Aujourd’hui, il appelle au dialogue.

« Le temps est venu de faire tout ce qu’on peut afin d’obtenir une solution politique. Cela doit commencer par un cessez-le-feu réel et sous supervision de la communauté internationale. Jusqu’à la mise en place de ce cessez-le-feu, [le colonel Mouammar] Kadhafi resterait au pouvoir. Il y aurait ensuite une période de transition afin d’obtenir un accord sur l’avenir de la Libye », a expliqué Amr Moussa. Il a par ailleurs indiqué que des contacts avaient déjà été établis avec plusieurs pays, en Afrique et au Moyen-Orient, pour voir si l’un d’eux serait prêt à accueillir le Kadhafi .

"Pas à l’aise avec la Syrie"

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Mais il semblerait que la Syrie reste une exception pour Amr Moussa. « Il y avait unanimité  en Libye mais [sur la Syrie] il y a certaines hésitations en raison de considérations stratégiques et politiques. »

« Nous sommes scandalisé par ce qui se passe en Tunisie, en Syrie, au Yémen. La vaste majorité [au sein de la Ligue arabe, NDLR] n’est pas à l’aise avec ce qui se passe en Syrie », a-t-il précisé.

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Mais interrogé sur le président syrien, Bachar al-Assad, Amr Moussa a affirmé que les chances de ce dernier se réduisaient. « C’est une course, résume-t-il, une course entre la réforme et la révolution. »

Cela va bientôt faire trois mois que les manifestants syriens réclament la chute du régime, des élections libres, et la fin de la suprématie du parti Baas et de la famille Al-Assad, qui tiennent le pays d’une main de fer depuis quarante ans.

Le régime mène une répression sanglante à l’encontre de son opposition. Sans reconnaître l’ampleur de la contestation, que le président Al-Assad a qualifiée de « sabotage », de « chaos », et de « complot », le régime a déployé ses troupes et ses chars à travers tout le pays pour limiter les manifestations.

Depuis le début du mouvement, plus de 1 100 civils ont été tués, et plusieurs centaines de personnes ont trouvé refuge de l’autre côté de la frontière Nord, en Turquie. (Avec AFP)

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