Maroc : Rabat confiant dans l’issue positive du référendum constitutionnel

Alors que la campagne autour du projet de révision constitutionnelle vient de commencer, le pouvoir marocain s’est dit certain de l’issue positive du référendum qui se tiendra le 1er juillet.

Si le projet est adopté, le roi conservera de larges prérogatives politiques et religieuses. © AFP

Si le projet est adopté, le roi conservera de larges prérogatives politiques et religieuses. © AFP

Publié le 22 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Le référendum sur la réforme constitutionnelle obtiendra une majorité de votes positifs, c’est aujourd’hui la certitude du pouvoir au Maroc. « Nous sommes tellement confiants dans l’appui de la majorité de la population au projet de Constitution, [que] ce ne sont pas quelques voix dissonantes qui nous déstabiliseront », s’est avancé mardi Khalid Naciri, le porte-parole du gouvernement. Un avis partagé par Ahmed Réda Chami, le ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies : « Je pense que la nouvelle Constitution sera adoptée le 1er juillet, ce qui nous permettra de rester les premiers de la classe. »

Les partis mènent dès à présent campagne autour de ce projet, et seront assurés, d’après Naciri, de pouvoir jouir librement de leur liberté d’expression, notamment dans les médias publics. « Je confirme que tous ceux qui participent au référendum, y compris ceux qui y sont hostiles, pourront s’exprimer librement et nous n’avons pas de problème à ce niveau », a-t-il déclaré.

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"Non" prévisible du Mouvement du 20 février

La plupart des partis politiques se sont prononcés en faveur de la réforme. C’est le cas du parti islamiste Justice et développement (PJD, opposition parlementaire), de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale) et l’Istiqlal (le parti du Premier ministre Abbas el-Fassi).

Le plus grand détracteur de ce projet reste le Mouvement du 20 février, qui a mobilisé plusieurs milliers de manifestants ce week-end dans les grandes villes du Maroc. Même s’il n’a pas encore déclaré officiellement sa position, le mouvement n’a eu de cesse de s’opposer au projet jugé trop léger en matière de démocratie, de limitation des pouvoirs du monarque et de lutte contre la corruption, et devrait donc appeler à un vote négatif.

Quelques factions politiques se sont également opposées au projet, en appelant au « boycott » du référendum. C’est le cas, à l’extrême gauche du Parti socialiste unifié (PSU, opposition parlementaire représentée par trois députés au Parlement marocain), du Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et la Voie démocratique (tous deux non représentés au Parlement).

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Des Marocains "fatigués des protestations" ?

M. Réda Chami a jugé que ces oppositions seraient insuffisantes pour provoquer d’autres vagues de manifestations puisque, selon lui, le peuple « fatigué des protestations » saura apprécier la nouvelle Constitution « très positive ».

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Proposé par le roi Mohammed VI, le projet de révision constitutionnelle vise à étendre la démocratie en renforçant les prérogatives du Premier ministre issu du parti vainqueur des élections, mais laisse au souverain une grande marge de manœuvre dans les domaines politiques et religieux.

Le roi reste le Commandeur des croyants, l’autorité ultime en matière religieuse et préside le Conseil des ministres et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, en plus d’être le chef de l’armée et de diriger un « Conseil supérieur de sécurité », nouvellement créé. (avec AFP)

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