Les détails sur la mort des quatre personnes enlevées par des hommes en armes le 4 avril au Novotel d’Abidjan, commencent à se faire jour. Mardi 21 juin, le ministre ivoirien de la Justice du nouveau président Alassane Ouattara a confirmé que les deux Français Stéphane Frantz di Rippel (directeur du Novotel) et Yves Lambelin (président de Sifca), le Béninois Raoul Adeossi (assistant de Lambelin) et le Malaisien Chelliah Pandian (DG de Sania, filiale de Sifca) ont d’abord été « conduits au palais présidentiel », alors tenu par les forces de l’ex-président Laurent Gbagbo.

Dans ce palais qui était alors devenu « un mouroir », a poursuivi Jeannot Kouadio Ahoussou, « ils ont été […] torturés, battus », et « un commissaire de police a achevé ces personnes ». Puis les corps des quatre hommes ont été « jetés derrière la clôture de la présidence, emballés dans des sacs en plastique noir avec lesquels on emballe des bananes », avant d’être enfin « jetés dans la lagune », a indiqué le ministre.

Officiers des FDS

« Les ossements qui ont été retrouvés du côté de [la base navale de] Locodjro [à Abidjan], ce sont ces personnes », a affirmé M. Ahoussou. « Sur ce dossier, le week-end dernier, on a arrêté deux autres officiers des FDS [Forces de défense et de sécurité, pro-Gbagbo] qui ont participé » à ces meurtres, a-t-il souligné.

En tout, selon le ministère, en plus du commissaire de police et des deux membres des FDS, quatre miliciens pro-Gbagbo, un commandant et deux colonels de la Garde républicaine (GR) ont été inculpés et placés en détention préventive dans le cadre de l’enquête. Après deux expertises médico-légales, le corps d’Yves Lambelin a été formellement identifié parmi les ossements retrouvés dans la lagune. Les dépouilles des trois autres personnes kidnappées n’ont pas été identifiées, mais leur mort a été établie sur la base de témoignages et d’indices. (avec AFP)