Tunisie : les Ben Ali condamnés par contumace à 35 ans de prison
Zine el-Abidine Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi ont été condamnés à des peines de 35 ans de prison pour détournement de fonds publics. Un second procès dans lequel l’ex-chef d’État est poursuivi pour détention de drogue et d’armes a été reporté.
Mis à jour le 21 juin à 08h23.
Cela n’aura pas duré plus d’une journée. Commencé lundi matin, un des procès de Zine el-Abidine Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis s’est achevé par une condamnation à des peines de 35 ans de prison, assorties d’amendes de 50 millions de dinars (25 millions d’euros) pour le premier et de 41 millions de dinars (20,5 millions d’euros) pour la seconde.
Exilé depuis le 14 janvier en Arabie saoudite, l’ex-couple présidentiel a été condamné en son absence – et de manière sévère – pour détournement de fonds publics. De grandes quantités d’argent et de bijoux avaient été découvertes dans un palais de Sidi Bou Said, dans la banlieue chic au nord de Tunis.
"Plusieurs délits"
Pourquoi des peines de 35 ans de prison, alors que le ministère de la Justice avait indiqué que les délits visés étaient passibles de peines allant de 5 à 20 ans ? « Le fait que la peine infligée soit supérieure à 20 ans s’explique du fait qu’il y a plusieurs délits », répond un avocat.
Reste un second procès dans une autre affaire, où seul Ben Ali est concerné, qui a été reporté au 30 juin pour permettre à ses avocats de préparer sa défense. De la drogue et des armes avaient été découvertes dans le palais présidentiel de Carthage. L’ex-président avait rejeté en bloc par avance toutes ces accusations par le truchement de ses avocats.
« C’est une plaisanterie, a d’ailleurs déclaré l’avocat libanais de l’ex-raïs, Akram Azoury, peu après la sentence du tribunal à Tunis. On ne riposte pas à une plaisanterie. On ne fait qu’en rire […] C’est plutôt une bonne nouvelle parce qu’aucun tribunal en Europe ne peut reconnaître ce jugement car il viole les principes d’équité du procès et du jugement », a-t-il ajouté. « Je vais recommander au président Ben Ali d’aller en Europe, s’il en est d’accord, a poursuivi l’avocat. Cela lui octroiera l’immunité contre toute demande d’extradition », affirme-t-il. (avec AFP)
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