L’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali ne cesse de le répéter – à tel point que cela pourrait passer pour sa seule stratégie de défense : son procès qui s’ouvre ce lundi à Tunis ne vise qu’à « détourner l’attention » des véritables difficultés du pays. Depuis son refuge en Arabie saoudite, où il a fui le 14 janvier, l’ancien dictateur s’est récemment exprimé à plusieurs reprises par le biais de ses avocats français ou libanais.

Sa défense – et celle de son épouse Leïla Trabelsi – a l’intention de demander dès la première audience le report du procès pour mieux se préparer. Concernant le civil, le premier volet des procédures ne concerne pourtant que des chefs d’accusation mineurs liés à la possession illégale de devises étrangères, d’armes et de stupéfiants.

Peine de mort

La durée totale du procès est encore loin d’être déterminée. Pas moins de 93 chefs d’accusation ont été retenus contre l’ex-président et des proches. Parmi eux, 35 seront déférés devant la justice militaire. Notamment des accusations d’homicides volontaires et des cas de torture qui sont passibles de la peine de mort en Tunisie. Enfin, à Paris, le parquet a ouvert une information judiciaire pour blanchiment contre l’ancien raïs pour identifier et geler ses biens en France.

Dimanche, dans un communiqué de son avocat libanais, Ben Ali a « vigoureusement contesté » toutes les accusations portées contre lui. Et souhaité que son pays surmonte « le chaos et l’obscurité »… (avec AFP)