Maroc : manifestations contre le projet de réforme constitutionnelle

Dimanche au Maroc, le Mouvement du 20 février a réuni quelques milliers de manifestants, essentiellement à Casablanca, pour manifester contre la réforme constitutionnelle qui ne va pas assez loin pour eux.

Des Marocains manifestent dans Casablanca, le 19 juin 2011. © Abdelhak Senna/AFP

Des Marocains manifestent dans Casablanca, le 19 juin 2011. © Abdelhak Senna/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 20 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Des milliers de manifestants ont défilé dimanche soir dans plusieurs villes du Maroc pour protester contre le projet de réforme constitutionnelle présenté vendredi par le roi Mohammed VI, et pour réclamer plus de démocratie. À Casablanca, environ 10 000 personnes ont répondu à l’appel du Mouvement du 20 février. La mobilisation a commencé vers 17 heures mais la marche a été retardée par des centaines de contre-manifestants (photo ci-dessous, droite). Elle s’est finalement dirigée vers un autre quartier que celui initialement prévu pour éviter tout affrontement.

À Tanger, Marrakech et Rabat, des centaines de personnes, dont des jeunes et des islamistes, ont également manifesté pacifiquement. « Nous ne lâcherons pas prise », a assuré Ahmed Mediany, l’un des membres de la section de Casablanca du mouvement islamiste Justice et bienfaisance, largement représenté dans les cortèges.

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Réforme trop "timorée"

Mais les principaux partis marocains, comme le Parti de la Justice et du développement (PJD, islamiste), l’Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale) et l’Istiqlal ont appelé à « voter oui » à la réforme constitutionnelle qui sera soumise à référendum le 1er juillet. Les contestataires estiment cependant que trop peu de temps a été laissé à la discussion et que les réformes ne vont pas assez loin dans le sens de l’établissement d’une monarchie parlementaire.

« La décision de maintenir la pression était antérieure au discours royal [de vendredi dernier, NDLR] parce que les signaux qui avaient circulé ne permettaient pas d’espérer quelque chose de positif », a déclaré dimanche l’économiste Fouad Abdelmoumni, qui se définit comme un sympathisant du mouvement de protestation. « Le roi continue de disposer de pouvoirs exorbitants et de toutes les manières, la réforme politique est un processus long et périlleux », ajoute-t-il.

"Pour une vie digne"

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Les jeunes du Mouvement avaient en outre indiqué dans une vidéo que les manifestations de ce dimanche coïncidaient avec l’anniversaire d’un autre mouvement. « Le 20 juin 1981, les enfants du peuple ont manifesté à Casablanca pour revendiquer une vie sociale juste et ont été réprimés. Aujourd’hui, trente ans après, nous manifestons aussi pour une vie digne », avaient-il indiqué.

Dans le projet constitutionnel, le souverain conserve toutes ses prérogatives de chef de l’État et de Commandeur des croyants, l’autorité ultime en matière religieuse. Il garde la présidence du Conseil des ministres et du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Il reste le chef de l’armée et préside un « Conseil supérieur de sécurité », nouvellement créé. Mais il devra, toujours selon le projet, choisir au sein du parti arrivé en tête des élections le futur chef du gouvernement qui aura des pouvoirs renforcés. Au titre de ses prérogatives, il aura notamment celle de dissoudre la Chambre des représentants. (Avec AFP)

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